Le plan Ecophyto a été mis sur « pause » en février pour tenter de calmer la colère des agriculteurs. Le ministre de l’Agriculture assure à franceinfo que le gouvernement maintient “l’objectif de réduction des produits phytosanitaires de 50%” d’ici 2030.
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« Ce nouveau plan Ecophyto dévoile les quelques acquis obtenus ces 15 dernières années »a réagi vendredi 3 mai sur franceinfo Michel Besnard, président du Collectif de soutien aux victimes des pesticides en Occident, alors que le plan Ecophyto 2030, la nouvelle stratégie française de réduction de l’usage des pesticides, dont l’élaboration a été mise en “casser” au plus fort de la crise agricole, sera présentée lundi, comme l’a annoncé Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture.
Michel Besnard rappelle que le collectif “reçoit régulièrement des appels à l’aide”en particulier ceux qui vivent à proximité des fermes, “qui sont dévastés par ce décalage entre toutes les études sur les conséquences de l’usage des pesticides sur la santé, sur la biodiversité, et ces décisions qui font comme si tous ces constats n’existaient pas“.
Le président du collectif voit dans l’annonce du ministre « un déni de réalité ». Vendredi sur franceinfo, Marc Fesneau a dit ne pas comprendre « au nom de quoi nous demanderions à l’agriculture d’éliminer les molécules qui ne présentent pas de risque » pour les sols et la santé. Michel Besnard affirme que le collectif est « constamment sollicités par des professionnels rattrapés par les maladies après avoir utilisé des pesticides pendant des décennies dans leur activité professionnelle ».
Michel Besnard dénonce un “tour de passe-passe” du gouvernement qui a acté l’abandon de l’indicateur Nodu, un indicateur de référence pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides, défendu par les associations environnementales, au profit de l’indicateur européen HRI-1 qui priorise les molécules les plus dangereuses. « Il n’existe pas de pesticides de synthèse sans risque », affirme le Collectif de soutien aux victimes des pesticides en Occident. Le changement d’indicateur équivaut à « dire que l’objectif, qui n’a jamais été atteint depuis 2008, sera atteint artificiellement en changeant le thermomètre, en changeant les indicateurs de mesure ».
Michel Besnard rappelle qu’il y a «30 ans, Atrazine, Lindane, Gramoxone, Herbogil, c’était pas dangereux. Aujourd’hui, ils sont interdits depuis longtemps et on constate chaque jour leur persistance et leur persistance dans les sols et les eaux.. « Ce qui est déclaré non dangereux aujourd’hui se révélera très dangereux demain et sera remplacé par une autre molécule »prévient encore Michel Besnard.
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