Le Parti libéral du Québec doit trouver un moyen de faire bouger la fédération canadienne et de formuler des revendications pour le Québec avec Ottawa, a reconnu Marc Tanguay.
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Le chef par intérim du PLQ a fait cet aveu vendredi matin lors du compte rendu de la session parlementaire des libéraux, à l’Assemblée nationale.
« Le Parti libéral du Québec doit retrouver sa capacité à changer le Canada. Le Parti libéral du Québec doit retrouver sa capacité à verbaliser les demandes, à les répéter, et nous avons des demandes du gouvernement fédéral », a-t-il déclaré en réponse à un journaliste qui lui demandait pourquoi le fédéralisme doit demeurer une valeur importante pour son parti.
« Ce nationalisme, au sein d’une fédération canadienne qui est appelée à évoluer, je pense qu’il faut le remettre en avant », a-t-il ajouté.
M. Tanguay a également rappelé l’héritage des anciens premiers ministres libéraux Jean Lesage et Robert Bourassa, qui ont respectivement nationalisé l’hydroélectricité et fait du français la langue officielle du Québec.
« C’est le Parti libéral du Québec. Et cela, pour nous, c’est notre nationalisme au sein du Canada. Alors le Canada, il est appelé à évoluer. Ensuite pour nous, c’est notre rôle de le faire évoluer puis de faire des revendications, des demandes. C’est ainsi que nous pourrons nous épanouir », a-t-il déclaré.
Insistant sur le fait que le PLQ est le seul parti véritablement fédéraliste, Marc Tanguay a alors critiqué la démarche de François Legault, selon lui, inefficace. «Ce fut un échec», a-t-il déclaré en parlant des transferts fédéraux en matière de santé. « Nous avions besoin de 6 milliards de dollars. Il est revenu avec 1 milliard de dollars.
Nouveau fédéralisme
Il y a quelques jours, le chef par intérim du PLQ avouait que son parti s’était « un peu retiré du débat constitutionnel » ces dernières années, au point de ne plus « être sollicité » de peur d’avoir l’air méchant.
« Parce que si on nous dit non [par le fédéral], il y a de la chicane. Et je pense qu’on n’aura pas su évoluer, défier la fédération canadienne », a-t-il admis au micro d’Antoine Robitaille.
Et lorsqu’on lui a demandé s’il serait opportun de reprendre le combat pour un « fédéralisme renouvelé », M. Tanguay avait simplement répondu : « oui ».
- Écoutez la chronique politique provinciale et fédérale avec Antoine Robitaille, animateur de l’émission Là-Haut sur la colline à QUB radio, entre autres sur Marc Tanguay, au micro de Benoit Dutrizac via QUB-radio :
Nationalisme
Lors du conseil général du PLQ fin mai, l’ancien président de la commission politique, Jérôme Turcotte, a plaidé pour que le parti ait le courage d’incarner une position plus nationaliste, ce qui n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme.
Au contraire, un autre militant avait carrément suggéré que Québec cède la compétence en matière de santé à Ottawa.
Interrogé à ce sujet lors de son entrevue avec la radio QUB, Marc Tanguay a assuré que le parti n’adoptera jamais une telle position. « C’est caricatural, c’est anecdotique à mon avis. Cela n’arrivera pas », a-t-il dit.
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