le pouvoir judiciaire s’associe au système pénitentiaire


LL’organisme judiciaire, rattaché au même ministère que l’administration pénitentiaire, affiche sa solidarité avec le personnel pénitentiaire, au lendemain de la mort de deux surveillants – trois autres ont été blessés, dont un grièvement – ​​dans l’attaque d’une camionnette, mardi 14 mai, à au péage d’Incarville (Eure). La Conférence nationale des présidents des tribunaux judiciaires exprime ainsi « sa profonde émotion » et adresse ses « sincères condoléances » aux familles endeuillées et aux proches des victimes. Elle souligne « la difficile mission » des surveillants pénitentiaires, assurant son « soutien sans faille à tous les agents et fonctionnaires de la justice qui œuvrent chaque jour au bon fonctionnement de (l’)institution », au sein de cette administration.

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De même, la Conférence nationale des procureurs généraux rappelle « son soutien sans faille à tous les agents de (cette) administration », alors que l’enquête est menée par la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), sous la direction du parquet de Paris. bureau.

LIRE AUSSI Attaque d’un fourgon de prison dans l’Eure : ce que l’on sait de l’enquête, des victimes et de Mohamed AmraRémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, dénonce « l’odieuse attaque » dont plusieurs encadrants ont été victimes. « L’ensemble de la communauté judiciaire est unie dans le deuil et le désarroi », a écrit le plus haut magistrat de France dans un communiqué, qui a adressé « son plein soutien aux victimes et à leurs proches ».

L’attaque « nous saisit de peur et d’horreur »

L’Association française des magistrats instructeurs (Afmi) adresse également « ses sentiments les plus profonds aux femmes et aux hommes blessés dans leur chair, et aux familles de ceux dont la vie a été volée ». « Nous connaissons le dévouement et l’engagement professionnel des agents affectés aux centres régionaux d’extraction judiciaire, devenus des partenaires privilégiés et appréciés des tribunaux d’instruction. Nous connaissons trop bien les difficultés auxquelles ils sont confrontés et le manque de moyens matériels et humains qu’ils dénoncent », souligne l’association, qui regroupe plusieurs centaines de juges d’instruction, avant de présenter ses condoléances « aux familles, collègues des victimes et responsables de l’administration pénitentiaire ». .

Chargée de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, présente ses « sincères condoléances » aux familles des victimes et à tous les agents pénitentiaires. Alors que les syndicats de cette administration appelaient ce mercredi à une journée des « prisons mortes », et que le ministère de la Justice décrétait une minute de silence dans tous les établissements, cours et tribunaux de France, ce matin à 11 heures, la contrôleure a annulé la conférence de presse qu’elle devait accueillir en même temps pour présenter son rapport annuel.

L’Union de la Magistrature (USM) estime également que « l’ensemble de la justice est en deuil suite à cette effroyable attaque ». « Les magistrats et fonctionnaires du ministère de la Justice sont unis par une seule et même mission : faire toujours triompher le droit sur la force. L’attentat mortel commis au péage d’Incarville (…) nous saisit de peur et d’horreur. L’USM souhaite témoigner sa compassion et son soutien aux familles et proches des victimes. Elle exprime également sa solidarité avec leurs collègues et se tient à leurs côtés, affirme Ludovic Friat, secrétaire général du syndicat. La mission éminente de service public exercée par les agents du ministère de la Justice les expose au quotidien ; elle doit les assurer du soutien sans faille de la nation, car leur mission est essentielle à la paix publique. Nous exprimons également notre indignation face aux moyens utilisés et à la barbarie mise en œuvre et espérons que les auteurs de cette attaque seront rapidement appréhendés. La justice est une chaîne unique dont tous les acteurs, femmes et hommes, sont les maillons essentiels. Aujourd’hui, la famille judiciaire est endeuillée et frappée d’une immense tristesse. »

« Nous n’avons pas compris la menace »

Secrétaire générale du syndicat FO Unité Magistrats, Béatrice Brugère décrit « un fait et une situation absolument dramatiques ». « De quoi avons-nous été témoins ? À une véritable scène de guerre, à une exécution formelle qui n’a laissé aucune chance aux gardiens de la prison. Cet événement tragique renforce et confirme malheureusement ce que nous disons depuis longtemps : nous n’avons pas apprécié la menace et l’extrême violence que peut manifester une partie du crime organisé. On ne comprend pas à quel point ces profils sont dangereux, y compris en détention. »

Béatrice Brugère rappelle que son organisation propose, « depuis des années, de créer des centres de détention spécifiques pour ces profils criminels, qui doivent être identifiés avec un renseignement à la hauteur des enjeux, un partage d’informations beaucoup plus fluide entre tous. acteurs de la chaîne de justice pénale.

L’Unité des Magistrats appelle également le ministère à revoir la sécurité des extractions. « La procédure, la spécialisation des magistrats, l’exécution des peines, les moyens : tout doit être revu », exhorte le syndicat.

Son secrétaire général se dit « réservé » sur l’idée de créer un parquet national chargé de lutter contre la grande délinquance, sur le modèle de ce qui existe déjà en matière terroriste (PNAT) et financière (PNF). « Lors de la création du parquet antiterroriste, en 2019, nous avons proposé de créer un parquet avec des pouvoirs plus larges, sur le modèle italien où les mêmes magistrats enquêtent sur les organisations terroristes et mafieuses, avec une déclinaison selon les régions au niveau de la Jirs. (juridictions interrégionales chargées de la criminalité organisée). Il existe en effet des porosités évidentes entre les deux milieux, qui partagent un certain nombre de pratiques et d’objectifs communs », estime Béatrice Brugère. « Ce n’est pas le choix qui a été fait. Aujourd’hui, je ne vois pas vraiment l’intérêt d’un parquet national pour les grandes délinquances, alors qu’il existe déjà une juridiction nationale pour lutter contre le crime organisé (Junalco). »