Deux films racontent cette semaine, avec à chaque fois des éléments de fantasy, des histoires inspirées par un animal. La distance entre la comédie déjantée de Lætitia Dosch et la fable de Pema Tseden a beau être aussi grande que celle qui sépare, géographiquement mais pas seulement, la Suisse du Tibet sous domination chinoise, la présence animale, prise très au sérieux par les deux cinéastes, organise le récit.
Aucun des deux films n’est un film animalier : les enjeux du Procès du chien et de La Panthère des neiges sont entièrement humains. Mais la présence ici d’un chien de compagnie, là d’un félin sauvage, polarise le récit, déplace les comportements et travaille de l’intérieur les relations entre les personnages bipèdes. Ces présences révèlent et modifient leurs manières d’être au monde, leur rapport à l’autorité, à l’environnement, etc.
En cela, précisément parce qu’ils ne sont pas des films animaliers et en revendiquant leur caractère fictionnel truffé d’artifices narratifs et visuels, la concomitance de leurs sorties témoigne de glissements lents mais réels et profonds dans la manière dont les autres que les humains peuvent être considérés et participer aux manières de raconter des histoires, y compris pour le plaisir ou le rêve.
« Le Procès du chien » de Laetitia Dosch
Absurde ? Oui, mais non. Le point de départ du scénario du premier film de Lætitia Dosch – une avocate aux causes perdues qui défend le chien d’un marginal qui a mordu une femme de ménage portugaise, elle-même défendue par un homme politique d’extrême droite – a tout d’une impasse annoncée.
On voit venir le scénario, à la fois improbable, trop alambiqué et destiné à servir de prétexte à une dizaine de gags. Ce qui est bien, vraiment bien, c’est qu’il sera tout cela, et qu’il fera bien plus et bien mieux que ce à quoi on aurait pu s’attendre.
Il y a un côté parcours aventure dans les arbres dans le parcours de Lætitia…
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