le profil du nouveau Premier ministre confirme la solidité des nouvelles relations avec la Chine

L’ancien ministre des Affaires étrangères pro-chinois Jeremiah Manele a été élu jeudi Premier ministre des Îles Salomon. Ce vote confirme l’influence de Pékin dans cette région hautement stratégique malgré les efforts menés par les États-Unis et leurs alliés.

Aux Îles Salomon, les élus de cet archipel du Pacifique sud viennent d’élire, jeudi 2 mai, comme Premier ministre, Jeremiah Manele, ancien chef de la diplomatie, artisan du rapprochement avec la Chine. Les Îles Salomon sont sensibles au regard doux de Pékin depuis maintenant cinq ans. Cinq années durant lesquelles les élus de l’archipel ont fait monter les enchères en acceptant à la fois l’aide indispensable et historique apportée par l’Australie, et les investissements massifs de la Chine. Un bras de fer remporté par le gouvernement chinois, qui se confirme avec l’élection de Jérémie Manele.

C’est une confirmation, car cela fait déjà deux ans que l’accord a été scellé entre les Îles Salomon et la Chine avec la signature d’un pacte de sécurité dont le contenu est, aujourd’hui encore, tenu secret. Ce pacte a permis aux entreprises chinoises de se développer sur l’archipel et à Pékin de réaliser un coup de maître dans sa bataille pour le contrôle du Pacifique. Mais surtout, cet pacte a donné l’opportunité à la Chine de se positionner à moins de 2 000 kilomètres de Sydney.

Un rapprochement qui inquiète l’Australie

Le sujet est considéré comme très grave par les autorités australiennes. L’Australie, signataire de l’accord de coopération militaire Aukus avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, est aussi le grand frère des Îles Salomon au sein de la Communauté du Commonwealth. Celle-ci était censée fidéliser l’archipel en distribuant chaque année des millions de dollars d’aide au développement. Mais les arguments chinois ont évidemment eu plus de poids, au point d’aboutir à ce pacte de sécurité. Un rapprochement qui a immédiatement semé une certaine panique en Australie.

L’Australien Sam Roggeveen, ancien analyste de la défense et du renseignement, expliquait à l’époque pourquoi cet accord était susceptible de remettre en cause la stratégie de défense australienne. “La force de la stratégie de défense de l’Australie repose sur la longue distance. Ainsi, toute mesure visant à rapprocher une menace potentielle du territoire australien devrait nous inquiéter. Nous devrions nous attendre à ce que la Chine déploie sa présence militaire dans toute l’Asie. “, il expliqua. Si le gouvernement chinois affirme que son intention n’est absolument pas d’installer des équipements militaires sur l’archipel, les experts assurent que depuis deux ans, sur au moins trois îles de l’archipel, le terrain est préparé pour pouvoir positionner d’importantes capacités militaires.