« Le Québec doit faire partie de cette effervescence internationale », déclare Martine Biron

(Québec) Le Québec consolide ses liens avec ses partenaires américains, européens et africains, alors qu’il revoit sa stratégie dans la région indo-pacifique en évoquant les changements potentiels en Chine.


C’est ce qu’a expliqué la ministre des Relations internationales, Martine Biron, lors d’un récent entretien téléphonique à l’issue d’une mission en Belgique.

Le ministre s’envolerait ensuite pour le Sénégal et la Côte d’Ivoire, pour effectuer une quatrième mission en trois mois, après New York, Djerba et Bruxelles.

« La pandémie est pratiquement derrière nous, les affaires reprennent et c’est le bon moment pour le Québec de […] reprendre les relations diplomatiques », a-t-elle déclaré.

La relation avec la Chine, refroidie, fait cependant l’objet d’une « réflexion », a-t-elle ajouté, évoquant pour la première fois un scénario qui verrait le Québec fermer des bureaux en Chine.

Le Québec compte quatre représentations en Chine : à Pékin, Shanghai, Quingdao et Shenzhen. La Chine se classe au deuxième rang des marchés d’exportation du Québec, derrière les États-Unis.

En novembre dernier, le premier ministre François Legault a écarté l’idée de faire comme ses prédécesseurs et d’aller lui-même dans l’Empire du Milieu. « Ce n’est pas prévu pour le moment », a-t-il déclaré.

« Quitter la Chine est une décision que nous devons prendre la tête froide », a déclaré Mme.moi Biron. Lorsqu’on ferme un bureau, il est difficile de le rouvrir, car cela entache nos relations diplomatiques.

« Le moins que nous puissions faire est de consulter nos partenaires et […] réaligner nos activités de manière durable.

« Gardons à l’esprit que nous sommes en Chine depuis 40 ans. Encore faut-il être prudent. Il y a des Québécois qui vivent en Chine. Donc, il ne faut pas précipiter les choses », a-t-elle poursuivi.

« Il y a plusieurs scénarios que nous étudions et la réflexion n’est pas terminée. Pour le moment, nous ne quittons pas la Chine. Nous revoyons nos façons de faire dans la région Indo-Pacifique. »

Cette région du globe comprend 40 pays, dont la Chine, l’Inde, le Japon, le Cambodge et la Thaïlande.

Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a entamé l’automne dernier un « découplage » avec la Chine, qu’il qualifie de « puissance perturbatrice », visant à se débarrasser de la dépendance commerciale vis-à-vis de Pékin.

L’Afrique, un marché en croissance

Le Québec sent bon les affaires en Afrique, un continent « démographiquement appelé à exploser », rappelle Martine Biron, qui y voit « un marché à développer ».

Par exemple, entre 2017 et 2021, les échanges entre le Québec et le Sénégal ont augmenté de 369 %, selon les données de son ministère. En 2021, ils s’élevaient à 152 millions.

Plus largement, les pays de la Francophonie représentent un marché de 1,2 milliard d’habitants ; lors du dernier Sommet de la Francophonie, le gouvernement Legault les a invités à faire preuve de « solidarité » en affaires.

« On sent qu’il y a un ‘buzz’ sur le terrain pour que les relations commerciales et diplomatiques reprennent, relate M.moi Biron. Le Québec doit s’inscrire dans cette effervescence internationale et accroître ses échanges. »

Pour ce faire, elle entend « consolider ce que nous avons en Afrique » et mettre « beaucoup d’énergie » en Europe et aux Etats-Unis, où il est important de « soigner nos relations ».


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