Le président de l’Association des constructeurs européens et patron de Renault, Luca de Meo, demande à l’Union européenne plus de flexibilité dans la mise en œuvre du calendrier de réduction des émissions de CO.2.
« Il faut nous donner une certaine flexibilité. » Le patron du groupe Renault et président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), Luca de Meo, s’est inquiété des conséquences du ralentissement des ventes de voitures électriques en Europe ce samedi 7 septembre, sur France Inter. Selon lui, les constructeurs automobiles européens risquent 15 milliards d’euros d’amendes s’ils ne respectent pas les règles de l’UE en matière d’émissions. « Se contenter de fixer des délais et des amendes sans avoir la possibilité de les assouplir est très dangereux. »il a plaidé.
En août, les véhicules électriques ne représentaient que 12,5 % du marché automobile européen, avec une baisse des ventes de 10,8 % sur un an. Pour respecter les normes d’émissions de CO2 calculé comme une moyenne sur toutes les voitures vendues, les constructeurs devront réduire leur production de « plus de 2,5 millions de véhicules » Pour éviter d’être sanctionné, a prévenu Luca de Meo. La raison : un véhicule électrique peut compenser quatre voitures thermiques.
« Nous préparons dès maintenant 2025 car nous prenons les commandes des voitures que nous allons livrer. Et là, selon nos calculs, si l’électrique reste au niveau d’aujourd’hui, l’industrie européenne devra peut-être payer une amende de 15 milliards d’euros ou renoncer à la production de plus de 2,5 millions. » unités, a-t-il expliqué.
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Des prix trop élevés
Le dirigeant de Renault a également souligné l’importance du marché de l’électricité pour les projets européens de fabrication de batteries industrielles. « Si les voitures électriques ne se vendent pas, ces projets auront des difficultés »il a prévenu.
Pour expliquer le manque de vigueur du marché, Luca de Meo a pointé du doigt les prix encore élevés, mais aussi la lenteur de l’installation des bornes de recharge et “incertitude” sur les aides à l’achat, supprimées en Allemagne en décembre dernier, entraînant une chute drastique des ventes. Sur ces aides, « Nous avons besoin de stabilité, de visibilité » Et « d’une certaine cohérence »a soutenu le patron de Renault, alors que le budget français 2025 pourrait connaître des coupes.
Symbole de la crise que traverse l’industrie automobile européenne, sous forte pression de la concurrence chinoise : le premier constructeur européen Volkswagen a annoncé qu’il préparait un plan d’économies sans précédent qui pourrait conduire à des fermetures d’usines en Allemagne. Un sort qui devrait épargner Renault, qui a déjà fait des économies, assure Luca de Meo : « Il y a quelques années, nous avons dû suivre un régime très strict » en réduisant la capacité de production “de plus d’un million de véhicules” mais “le contexte est très très compliqué”.