Le rappel de 1,5 million de véhicules par BMW révèle une crise entre constructeurs et sous-traitants

Nouveau séisme dans l’industrie automobile allemande. Une semaine après que le géant Volkswagen a annoncé un plan historique de réduction des coûts, c’est au tour de BMW d’entrer en zone de turbulences. Le constructeur bavarois a publié mardi 10 septembre un avertissement sur ses résultats, sur fond de nouveaux problèmes techniques sur des véhicules et de faibles ventes en Chine. Le constructeur table sur un léger recul de ses ventes et une marge opérationnelle en baisse, entre 6% et 7%, contre 8% à 10% prévus jusqu’à présent.

Dans son communiqué, BMW a annoncé qu’il allait devoir rappeler 1,5 million de véhicules en raison de freins défectueux. Le fournisseur, l’équipementier allemand Continental, a expliqué que le problème résidait dans un composant électronique dont les freins étaient défectueux. « le fonctionnement pourrait être altéré »La sécurité du véhicule ne semble pas affectée : Continental a indiqué que la puissance de freinage restait supérieure aux normes légales en vigueur et que le logiciel de diagnostic avait détecté le problème avant qu’il ne survienne. Certains systèmes doivent néanmoins être remplacés. Pour BMW, ce rappel entraîne des coûts de garantie de plusieurs centaines de millions d’euros.

Le cours de l’action BMW a chuté de 10% mardi, entraînant dans sa chute l’ensemble du secteur automobile européen, Continental compris, à -6,2%. A la Bourse de Paris, Renault et Stellantis ont perdu environ 3%. Les grands sous-traitants français – Valeo, OPmobility (ex-Plastic Omnium), Forvia – ont reculé entre 3,8% et 5,2%.

L’événement a le pire effet, car BMW cumule depuis plusieurs mois les opérations de rappel, au risque de ternir sa réputation. En mars, le groupe avait rappelé près de 47 000 véhicules pour les mêmes problèmes de freins, et une opération similaire est en cours aux Etats-Unis.

Augmentation de la complexité des véhicules

En août, 1,36 million de véhicules en Chine ont été envoyés au garage en raison d’airbags potentiellement défectueux. Peu après, les autorités américaines ont ordonné le rappel de 720 000 voitures en raison du risque de court-circuit dû à un « Connexion mal étanche à une pompe à eau »Le 2 septembre, la marque bavaroise Mini a confirmé que 150 000 véhicules électriques devraient être réparés en raison d’un risque d’incendie de batterie.

La firme munichoise n’est bien sûr pas la seule dans cette situation. Son concurrent Tesla a rappelé plus de 4 millions de véhicules aux Etats-Unis entre janvier et août. Pendant longtemps, ces rappels concernaient surtout des constructeurs grand public, comme Volkswagen ou Toyota. Aujourd’hui, même des marques haut de gamme réputées comme Audi, Mercedes, BMW et Volvo doivent également augmenter leurs opérations de réparation. Le problème a une dimension structurelle : tous les constructeurs sont confrontés à une augmentation de la complexité des véhicules, qui contiennent de plus en plus d’informatique.

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