« Le recul de la parité à l’Assemblée n’est pas seulement de la pure misogynie »

CONTRE’C’est la mauvaise surprise de ces législatives anticipées. Seules 208 femmes siégeront à la nouvelle Assemblée nationale, soit 36 ​​% de la chambre, une proportion en baisse par rapport à 2022 (37,3 %, 215 élues) et 2017 (38,8 %, 224 députées). Mariette Sineau, spécialiste des femmes et de la politique (directrice de recherche honoraire à Sciences Po et au CNRS) et co-autrice de Les femmes et la République (La Documentation française, 2021), analyse pour Indiquer les raisons de cette baisse de parité.

Indiquer : Le nombre de femmes à l’Assemblée nationale est en légère baisse. Comment expliquez-vous cela ?

Mariette Sineau : Force est de constater que la parité n’est pas encore entrée dans les mœurs des partis politiques. Il a suffi d’une situation d’urgence, celle de décider très vite des investitures après la dissolution, pour que la nature revienne au galop et que la domination masculine dans l’hémicycle redevienne la règle. Le constat est un peu amer. En matière de parité au Parlement, la France était déjà classée 17e en avril 2024^et Au classement mondial, derrière les pays scandinaves, mais aussi derrière l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas. Ce qui n’est pas très “glorieux”, sachant que la France a été le premier pays à voter une loi dite “paritaire”, en 2000.

Les femmes sont-elles plus investies que les hommes dans les circonscriptions moins gagnables ?

Il faut prendre le temps d’étudier en détail les résultats de cette élection. Cela dit, il y a toujours (…) Lire la suite