le rêve éveillé de la kitefoileuse Lauriane Nolot

Cheveux de sirène, sourire ultra-éclatant et écran bleu roi plaqué sur ses joues, Lauriane Nolot enlève prestement son casque et se contorsionne pour troquer la combinaison intégrale en néoprène devenue sa seconde peau contre un jean et un débardeur. Sacrée « marin de l’année » par la Fédération française de voile, la jeune femme de 25 ans à la bonne humeur contagieuse, égérie d’une marque de lingerie, relègue aux oubliettes le cliché du loup de mer bourru et hirsute.

« Viens ici, tout ira bien »assure-t-elle à la fin d’un  » session «  extension du centre d’entraînement olympique des équipes de France de voile à Marseille, en nous installant aux commandes du camion utilitaire qui fait autant de hangar que de vestiaire. Floquée à son effigie, la carrosserie du véhicule affiche son magistral CV nautique : multiple champion de France, champion d’Europe (2022, 2024), champion du monde (2023, 2024).

Numéro un mondial du kitefoil et accessoirement vainqueur de l’épreuve test olympique en juillet 2023 à Marseille, Lauriane Nolot incarne l’un des plus sûrs espoirs d’or pour la France, dans une discipline spectaculaire qui fait son entrée au programme olympique. Equipé d’un aileron courbé (foil) et tracté par une voile de parapente manœuvrée à l’aide de quatre lignes, le kitefoil, planche qui vole à un mètre au-dessus de l’eau, promet de faire la sensation des régates de Paris 2024, organisées du 28 juillet au 8 août. , le long des plages de la rade sud de la cité phocéenne.

En attendant sa première course, le 4 août, Lauriane Nolot teste son matériel et vit un rêve éveillé. « Je n’aurais jamais imaginé qu’un sport de plage puisse devenir mon métier, et encore moins que je porterais la flamme olympique et que je participerais un jour aux JO, tout s’est passé si vite »rit la Varoise.

Du potentiel mais pas de technique

Elle fait ses premiers pas en planche à voile à l’âge de 6 ans, mais c’est ensuite les poneys et l’équitation qu’elle « kiffe ». Le kitesurf – que son père et son frère pratiquaient assidûment – ​​est entré dans sa vie à l’adolescence. un partage familial, lorsque ses parents lui proposent un stage. « La glisse, la vitesse, la connexion avec l’eau et le vent, c’était incroyable (fou), se souvient-elle, les yeux brillants. J’ai tout de suite été accro. »

Chaque week-end, la tribu Nolot effectue les trois quarts d’heure de route qui séparent Camps-la-Source, son village de l’arrière-pays varois, de la plage de l’Almanarre, jusqu’à Hyères, spot de kitesurf et de planche à voile mondialement connu. C’est ici qu’Ariane Imbert, figure du kitefoil et ancienne championne du monde, a créé un club qui est devenu le siège du centre national de formation. Elle repère Lauriane Nollot et l’intègre dans un collectif majoritairement composé de garçons, avec qui l’adolescente adore rivaliser.

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