POLITIQUE – Nouvelle vague (de froid). Après son succès aux élections européennes, le Rassemblement national (et ses alliés) a transformé la donne au premier tour des législatives anticipées ce dimanche 30 juin. Le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen est crédité de 34,2% des voix, selon les premières estimations de l’institut Ifop pour TF1 et LCI.
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Juste derrière, le Nouveau Front populaire est en embuscade. La coalition des partis de gauche (LFI – PCF – EELV – PS) est effectivement créditée de 29,1% des voix au niveau national. De fait, le NFP et le RN se partagent les deux premières places dans la grande majorité des 577 circonscriptions.
Derrière ces deux blocs, le camp présidentiel est distancé selon ces premiers chiffres. Les candidats Renaissance, MoDem ou Horizons (réunis derrière la bannière « Ensemble pour la République ») sont donnés autour de 21,5%. Un score en net recul par rapport au premier tour des législatives 2022 (25,7%). Et un pari raté pour Emmanuel Macron et sa dissolution.
Le RN en route vers la majorité
Selon les premières projections de l’institut Ifop (à prendre avec des pincettes puisque les configurations du second tour dépendront des désistements et des instructions de vote des partis arrivés troisièmes), le bloc d’extrême droite (et ses alliés) peut viser pour entre 240 et 270 élus au soir du 7 juillet. La coalition des partis de gauche peut espérer 180 à 200 quand la famille présidentielle pourrait tomber à environ 60 à 90 députés. La majorité absolue (289 sièges) semble donc accessible à Jordan Bardella et Marine Le Pen.
Quoi qu’il en soit, les Français ont voté massivement pour ce scrutin historique à plusieurs titres. La participation pourrait atteindre 67% pour ce premier tour, selon l’Ifop pour TF1 et LCI. Un chiffre jamais vu au XXIe siècle, et bien supérieur à celui de 2022 où 47,5 % des votants s’étaient rendus aux urnes. La participation ce dimanche se rapproche ainsi de celle des dernières élections législatives anticipées ayant suivi une dissolution (68% en 1997).
Principale conséquence de cet engouement : le seuil de qualification pour la finale est abaissé et promet donc un nombre record de triangulaires, soit des matches à trois candidats au second tour. Selon l’institut Ipsos, ce scénario pourrait se produire dans environ 300 circonscriptions. De quoi ajouter une certaine dose d’incertitude.
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