le secouriste volontaire de la SNSM, jugé pour « négligence », est acquitté

Sauveteurs de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, devant le tribunal maritime du Havre (Seine-Maritime), le 2 avril 2024.

Les cinq juges du tribunal maritime du Havre (Seine-Maritime) – trois magistrats de la justice et deux professionnels maritimes – ont prononcé, mardi 4 juin, l’acquittement de Philippe Capdeville, capitaine volontaire de la Société nationale de sauvetage en mer. (SNSM), poursuivie pour une série de « négligence » lors de l’opération de remorquage d’un chalutier, au large de Port-en-Bessin (Calvados), dans la nuit du 14 janvier 2021, au cours de laquelle le bateau a coulé dans la Manche, avec l’équipage. Les corps de Quentin Varin, 27 ans, Steven et Jimmy Gibert, 26 et 19 ans, ont été retrouvés le lendemain, coincés dans les portes coulissantes du cockpit.

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Le tribunal n’a pas suivi le procureur, qui avait requis que le capitaine de la SNSM soit condamné à un an d’emprisonnement avec sursis, assorti d’une interdiction de naviguer pendant deux ans. Dans son réquisitoire, il reprenait les conclusions de l’expert maritime selon lesquelles le remorquage avait été « causal » dans le naufrage du Breiz. Le secouriste était accusé d’avoir amarré le chalutier trop rapidement en pleine tempête, de vitesse excessive au démarrage et pendant le trajet, ainsi que d’avoir effectué des changements de cap trop périlleux. Si le tribunal reproche à Philippe Capdeville un manque de vigilance durant les quarante et une secondes durant lesquelles Quentin Varin lui a adressé des messages paniqués – « Se dégager! » Se dégager! Se dégager! Se dégager! Hé! Dire ! Se dégager! Se dégager! Oh ! Oh ! Oh ! Nous allons chavirer ! Nous allons chavirer ! Nous chavirons ! Nous chavirons ! » – il estime que cette absence de réaction ne suffit pas à établir un lien de causalité avec le naufrage.

Les juges ont également procédé à une appréciation différente des responsabilités des deux autres principaux prévenus, poursuivis pour « homicide involontaire », du copropriétaire du bateau et de l’expert maritime sollicité lors de la vente, contre lesquels six mois d’emprisonnement avec sursis avaient été requis. . L’expert a été acquitté, tout comme sa société, poursuivie en tant que personne morale. Seul le copropriétaire du coquillage, âgé de quarante-deux ans, pour lequel Quentin Varin s’était endetté en acquérant la moitié des parts quelques mois plus tôt, a été déclaré coupable. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions en le condamnant à dix-huit mois de prison.

Rechercher l’apaisement

En inversant la hiérarchie des responsabilités dans ce naufrage – la vétusté du bateau, dont le surpoids ne répondait pas aux normes autorisées par le permis de navigation, apparaissant comme un facteur majeur –, le jugement du tribunal maritime devrait apaiser la colère des sauveteurs en mer. qui s’est relayé sur les bancs publics, lors du procès en avril, en soutien à Philippe Capdeville. Ce dernier, capitaine bénévole depuis trente-cinq ans, patron en titre de la pirogue tous temps SNSM depuis treize ans, avait accepté la mission de sauvetage, après le refus d’un équipage basé dans un port plus proche, en raison des trop mauvaises conditions de sortie. .

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