le secrétaire américain à la Défense en visite surprise pour rassurer Kiev

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Rassurer son allié ukrainien. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est arrivé à Kiev lundi 20 novembre dans le cadre d’une visite destinée à assurer l’Ukraine du soutien américain face à l’invasion du pays par la Russie.

« Je suis ici aujourd’hui pour délivrer un message important : les États-Unis continueront à soutenir l’Ukraine dans sa lutte pour la liberté contre l’agression russe, aujourd’hui et à l’avenir », a déclaré Lloyd Austin. sur X, anciennement Twitter.

Cette visite intervient dans un contexte de divisions croissantes au sujet de l’aide à l’Ukraine au sein du Congrès américain. Les États-Unis ont fourni des dizaines de milliards de dollars d’aide depuis le début de cette guerre en février 2022, et se sont engagés à plusieurs reprises à soutenir Kiev aussi longtemps que nécessaire, mais cette promesse est mise à mal par l’opposition croissante de certains élus républicains.

Le voyage à Kiev – en train depuis la Pologne – est le deuxième du chef du Pentagone depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle. Washington est de loin le plus grand fournisseur d’aide militaire à Kiev, et une réduction de l’aide américaine porterait un coup dur à l’Ukraine et à ses efforts de libération des régions occupées du sud et de l’est du pays.

Le Congrès américain divisé sur l’aide militaire

Alors que des voix s’élèvent dans le camp républicain contre les milliards de dollars d’aide à l’Ukraine débloqués par l’administration démocrate de Joe Biden, Lloyd Austin et le secrétaire d’État Antony Blinken ont exhorté les législateurs à maintenir leur soutien à Kiev lors d’une audition en octobre, avec les États-Unis. Le chef de la défense a déclaré que « sans notre soutien, (le président russe Vladimir) Poutine réussira ».

Cette aide est d’autant plus cruciale pour l’Ukraine que sa contre-offensive estivale visant à libérer les territoires occupés tarde à porter ses fruits.

La Russie a repris l’offensive à l’est en octobre, et Kiev affirme que Moscou entend également reprendre sa campagne de bombardements hivernaux pour plonger des millions d’Ukrainiens dans le froid et l’obscurité.

Pour l’Ukraine, qui ne dispose pas d’une industrie d’armement autosuffisante, l’aide occidentale, et américaine en particulier, est cruciale, alors que la Russie a orienté son budget et son économie vers l’effort de guerre.

Mais certains législateurs républicains s’opposent au maintien de l’aide et la martèlent. De quoi alimenter le doute quant à l’ampleur et à la pérennité du soutien américain dans les mois à venir. Ainsi, une nouvelle extension à l’Ukraine a été exclue d’un accord budgétaire adopté par le Congrès la semaine dernière.

Malgré cela, un haut responsable américain de la défense a insisté auprès des journalistes sur sa « conviction » que « le Congrès finira par fournir ce soutien ». La porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a néanmoins déclaré au début du mois que les programmes d’aide « avaient été réduits parce que nous avons dû équilibrer notre soutien à l’Ukraine ».

Pénurie de munitions

Outre les conflits internes autour de la poursuite de l’aide aux États-Unis, le conflit entre Israël et le Hamas détourne l’attention de l’Ukraine.

La semaine dernière, devant la presse internationale, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publiquement exprimé son inquiétude face au manque de munitions auquel son armée est confrontée depuis quelques temps, malgré d’intenses combats autour du fleuve Dniepr. Une pénurie que Kiev est directement liée au retour de la guerre au Moyen-Orient depuis plus d’un mois. « Au Moyen-Orient, que pensez-vous qu’ils ont commencé à acheter en premier ? Les obus de calibre 155. Nos approvisionnements ont diminué. Nous avons des problèmes… C’est normal, tout le monde se bat pour survivre. C’est la vie et nous devons défendre ce qui nous appartient. « .

Cependant, les États-Unis prétendent être en mesure de fournir une assistance à la fois aux Ukrainiens et aux Israéliens. « La question ne se pose pas de savoir s’il y a concurrence ou compromis à faire en ce qui concerne le soutien américain » à l’Ukraine et à Israël, a déclaré un haut responsable américain de la défense. « Il y a des chevauchements, mais lorsqu’il y a chevauchement pour certaines munitions (…) nous ne réduisons pas l’approvisionnement en ressources de l’Ukraine », a ajouté le responsable.

Une conférence conjointe Ukraine-États-Unis sur l’industrie militaire devrait se tenir à Washington le mois prochain. Cet événement, qui se tiendra les 6 et 7 décembre, vise à stimuler la production nationale d’armes en Ukraine.

Avec l’AFP