C’est à la quasi-unanimité que le Sénat a adopté, mardi 21 mai, le projet de loi renforçant la régulation du marché des meublés de tourisme comme Airbnb. Un texte transpartisan, initialement soutenu par les députés Annaïg Le Meur (Renaissance) et Iñaki Echaniz (Parti socialiste, PS), et déjà adopté par l’Assemblée nationale le 29 janvier.
Cette initiative était très attendue par de nombreux élus locaux. L’essor des locations saisonnières, passées de 300 000 en 2016 à près d’un million aujourd’hui, est en effet accusé de siphonner le parc locatif traditionnel et de contribuer à la flambée des prix de l’immobilier dans les zones les plus chères. attractif.
Alors qu’à l’Assemblée nationale, la quasi-totalité des députés Les Républicains (LR) avaient voté contre le projet de loi, invoquant notamment la défense de « petits propriétaires », les sénateurs de la majorité droite, dans un mouvement inverse, ont apporté leur plein soutien au texte. A l’image du sénateur basque Max Brisson (LR), qui, lors d’un point presse organisé quelques jours avant l’examen du texte, a dénoncé « un boom spéculatif » Et « l’avantage fiscal qu’il est plus avantageux de faire de la location saisonnière que de louer à l’année ». « Chez nous, l’âme de Biarritz se transforme : c’était une vraie ville, elle devient une station balnéaire. Et je ne peux pas me résoudre à le faire. »il a déploré.
Le projet de loi s’attaque en premier lieu à la niche fiscale dont bénéficient les meublés de tourisme. Un avantage largement critiqué, y compris désormais par le ministre délégué chargé du logement, Guillaume Kasbarian. « Le gouvernement est par principe défavorable aux dispositions fiscales figurant dans les textes ordinairesil a déclaré en séance, mais le statu quo n’est pas satisfaisant, l’avantage fiscal est excessif et il existe un large consensus parmi les parlementaires. »
Le Sénat a toutefois légèrement édulcoré le texte. Cela permettra certainement de réduire la niche fiscale dite « Airbnb », qui permet aujourd’hui aux locataires d’hébergements touristiques classés de bénéficier d’une réduction forfaitaire de 71 % sur les loyers perçus, et de 50 % pour les meublés classiques, contre seulement 30% pour les locations « nues » longue durée. Mais alors que l’Assemblée nationale avait voté l’alignement de la fiscalité des locations de courte durée et de longue durée, en fixant le même taux de réduction d’impôt à 30 %, le Sénat a rétabli un avantage pour les meublés de tourisme. classés, fixant leur réduction à 50 %.
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