55 % des offres d’emploi publiées sur le site France Travail sont frauduleuses ou fictives et donc illégales. C’est ce que révèle le 17et étude réalisée par la CGT et publiée le 29 août.
La confédération syndicale s’emploie régulièrement à vérifier l’exactitude des informations contenues dans les offres. Ainsi, du lundi 26 au mercredi 28 août, le Comité national des travailleurs du privé et des précaires (CNTPEP) de la CGT a passé au crible 1.844 annonces et estimé que 1.022 étaient illégales au regard du code du travail.
Suite à une analyse lexicale, 80% des offres incriminées ont été classées comme telles. « Par exemple, l’expression « CDD pouvant déboucher sur un CDI » peut induire en erreur le candidat. Elle implique également que l’employeur répond à son besoin permanent de main d’œuvre en utilisant un CDD réservé par la loi à des besoins ponctuels. Il s’agit donc d’une offre illégale. »estime Pierre Garnodier, secrétaire général du CNTPEP-CGT.
Vingt pour cent des autres annonces incriminées sont le résultat d’une opération de test menée par des militants de la CGT qui ont appelé des employeurs en se faisant passer pour des candidats. Le syndicat a même enregistré des conversations téléphoniques avec des agences d’intérim où la durée des contrats annoncés d’un ou plusieurs mois se réduit à peau de chagrin, voire s’évanouit au fil de la conversation.
Une stratégie délibérée
Selon la CGT, ces annonces fictives ou mensongères sont le résultat d’une stratégie délibérée. D’une part, pour les agences d’intérim, il s’agit« attirer les travailleurs » en les incitant à postuler pour des missions de longue durée qui n’existent pas. Les intérimaires sont réticents à postuler pour des missions de très courte durée, peu attractives.
En revanche, les annonces fictives permettent aux employeurs de se constituer un vivier de candidats dans lequel ils peuvent piocher en cas de pic d’activité ou d’annulation de dernière minute. « Mais les demandeurs d’emploi ne peuvent pas perdre de temps à éplucher des offres qui ne mènent à rien… Il est donc essentiel de ne pas les « envoyer à tout va » en vain, cela constitue un manque de considération”proteste Pierre Garnodier.
Les résultats de l’étude de la CGT contrastent avec ceux de l’étude menée en 2019 par France Travail, qui n’avait relevé que 7 % d’irrégularités pour les 5 000 offres analysées sur son site. Il est vrai que les deux études, non seulement ont été menées sur deux périodes distinctes, diffèrent aussi en termes méthodologiques. La CGT analyse les offres portant sur une douzaine de villes hors Ile-de-France (Brest, Toulouse, Caen, Bordeaux, Angers…), en se concentrant sur les secteurs de la santé, des services à la personne et de l’industrie.
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