Fulgence Kayishema était en fuite depuis plus de 20 ans sous une fausse identité, selon les enquêteurs
Un ancien chef de la police rwandaise, considéré comme l’un des fugitifs les plus recherchés du génocide de 1994 dans son pays d’origine, a été arrêté en Afrique du Sud.
Fulgence Kayishema, 62 ans, qui serait en fuite depuis plus de deux décennies, a été appréhendé mercredi à Paarl lors d’une opération conjointe des enquêteurs de l’ONU et des autorités sud-africaines.
Il a été inculpé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de l’ONU en 2001 pour avoir aidé à orchestrer le meurtre de plus de 2 000 réfugiés tutsis – dont des femmes, des enfants et des personnes âgées – le 15 avril 1994, à l’église catholique de Nyange à Communauté de Kivumu.
Selon le tribunal, Kayishema, alors inspecteur de police hutu, a directement participé à la «la planification et l’exécution de ce massacre.” Il aurait acheté et distribué de l’essence pour incendier l’église pendant que les réfugiés se trouvaient à l’intérieur, et aurait utilisé un bulldozer pour effondrer la structure, enterrant et tuant les victimes à l’intérieur.
Il était resté en liberté depuis son inculpation, utilisant de nombreux «pseudonymes et faux documents pour dissimuler son identité et sa présence,», ont déclaré les enquêteurs.
« Fulgence Kayishema était un fugitif depuis plus de 20 ans. Son arrestation garantit qu’il sera enfin traduit en justice pour ses crimes présumés,», a déclaré le procureur en chef du Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (IRMCT), Serge Brammertz, dans un communiqué.
L’opération qui a conduit à l’arrestation du suspect s’est étendue sur plusieurs pays d’Afrique et d’autres régions, a indiqué le bureau de l’IRMCT. Sa capture laisse les enquêteurs avec « trois fugitifs exceptionnels » à retrouver.
« L’arrestation de Kayishema marque une nouvelle étape dans l’action du BdP [Office of the Prosecutor] stratégie visant à rendre compte de tous les fugitifs restants inculpés de génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Depuis 2020, l’équipe de suivi des fugitifs du Bureau du Procureur a retrouvé la trace de cinq fugitifs« , a déclaré l’IRMCT.
Le 10 mai, un ancien officier de la police militaire rwandais de 66 ans, Philippe Hategekimana, a été jugé en France, accusé d’avoir participé au massacre de 300 Tutsis sur la colline de Nyamugari et à une attaque sur la colline de Nyabubare, où environ 1 000 Des Tutsis ont été tués pendant le génocide de 100 jours.
Brammertz a juré que l’IRMCT ne relâchera pas ses efforts pour obtenir justice pour les victimes et s’acquittera de son mandat de contribuer à un « avenir plus juste et pacifique pour le peuple rwandais.
Selon l’ONU, environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués pendant le génocide, qui s’est produit entre avril et juillet 1994.
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