Le taux de chômage aux États-Unis a légèrement baissé en août à 4,2 %

Le taux de chômage aux Etats-Unis a légèrement baissé en août, comme prévu, à 4,2% contre 4,3%, avec des créations d’emplois en hausse par rapport à juillet et moins importantes que prévu, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail. Le mois dernier, 142.000 emplois ont été créés, tant privés que publics, contre seulement 89.000 en juillet – chiffre révisé -. Les analystes attendaient 161.000, selon le consensus de Market Watch.

Et les créations d’emplois des deux mois précédents ont été revues à la baisse : à 118.000 contre 179.000 initialement annoncées pour juin, et à 89.000 contre 114.000 pour juillet. Les créations d’emplois pour 2023 et début 2024 ont déjà récemment été fortement revues à la baisse. « On assiste désormais à une baisse indéniable et généralisée des embauches »a commenté Ian Shepherdson, président et économiste en chef de Pantheon Macroeconomics, dans une note.

L’enjeu pèsera dans le choix des électeurs, appelés à choisir, le 5 novembre, entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump. Ce dernier a promis une « renaissance économique » du pays, face à la « catastrophe économique »selon lui, de l’administration Biden-Harris, a-t-il déclaré jeudi.

« Embauches plus lentes »

Les inquiétudes grandissent quant à la situation de l’emploi dans les mois à venir. Les chiffres de l’emploi privé, publiés jeudi, faisaient état de seulement 99.000 créations d’emplois en août, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, contre 111.000 en juillet, et alors que 140.000 étaient attendus. « La tendance à la baisse du marché du travail a conduit à des embauches plus lentes que la normale après deux années de croissance exceptionnelle »a souligné Nela Richardson, économiste en chef chez ADP.

C’est aussi pour éviter de voir la situation trop se détériorer que la Banque centrale américaine (Fed) a signalé son intention de commencer à baisser ses taux lors de sa prochaine réunion, les 17 et 18 septembre. L’institution les avait relevés pour lutter contre l’inflation en ralentissant l’activité économique.

À ce stade, cependant, le taux de chômage « reste relativement faible par rapport aux normes historiques, et une partie de cette augmentation reflète un ralentissement d’un marché du travail auparavant surchauffé »Le président de la Fed de New York, John Williams, a déclaré dans un discours vendredi que la récente hausse du chômage « s’est produit dans le contexte d’une forte augmentation de l’offre de main-d’œuvre, plutôt que d’un nombre élevé de licenciements »il a ajouté.

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Ralentissement du marché du travail dans certaines régions

Il y a cependant de nombreux signes qui montrent que la situation se détériore, après trois années de boom pour les travailleurs, où les salaires ont bondi et contribué à la hausse des prix. Le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré mercredi qu’après trois ans passés à se concentrer sur l’inflation, il accordait désormais autant d’importance à la situation de l’emploi qu’à la hausse des prix.

Le nombre de postes vacants est ainsi tombé fin juillet à son plus bas niveau depuis janvier 2021, avant que le pays ne connaisse une pénurie de main-d’œuvre majeure, a montré mercredi l’enquête JOLTS publiée par le département du Travail. Une enquête de la Fed réalisée au cours de l’été a montré que certaines régions des États-Unis observent un ralentissement du marché du travail, avec des employeurs plus sélectifs et, par conséquent, des candidats mettant plus de temps à trouver un emploi. Un employeur du Minnesota (Nord) avait par exemple signalé « De nombreuses entreprises deviennent beaucoup plus exigeantes » quant aux personnes qu’ils embauchent.