Le Vatican en proie à un conflit social sans précédent

Au Vatican, c’est une première. Le plus petit État du monde se retrouve aux prises avec un conflit social sans précédent, avec une cinquantaine de ses salariés menaçant de poursuivre en justice les autorités ecclésiastiques en l’absence de changement drastique de leurs conditions de travail. Tous sont employés par les Musées du Vatican, l’un des lieux au monde qui abrite la plus grande concentration de chefs-d’œuvre, de trésors inestimables allant des fresques de la Chapelle Sixtine aux peintures de la Renaissance exposées dans sa galerie de peintures, en passant par sa collection de statues antiques. . Dans une notification envoyée fin avril au cardinal Fernando Vérgez Alzaga, qui préside le gouvernorat du Vatican, l’autorité de surveillance des musées, les employés dénoncent des méthodes de gestion du personnel qui menaceraient leur santé et ” dignité “.

Le contenu du document dont l’existence a été révélée par le Corriere della Serale 12 mai, reflète un profond malaise, les salariés se plaignant d’être traités “comme des marchandises”. Ils dénoncent en effet les heures supplémentaires sous-payées, le caractère totalement discrétionnaire qui régit l’avancement des salariés ou encore un système d’assignation à résidence de facto en cas de maladie, les inspecteurs du Vatican pouvant effectuer leurs visites de contrôle à tout moment de la journée. jour. Selon le texte soumis par 47 gardiens, un restaurateur et un employé de librairie, les salariés s’occupant de parents souffrant de graves handicaps ont également été victimes de discrimination.

Des conditions de sécurité dégradées

Par ailleurs, le Vatican exige le remboursement de ses employés pour les salaires qu’ils ont perçus pendant la pandémie de Covid-19. Comme tous les autres lieux de culture, les musées étaient alors fermés et leurs gérants estiment désormais que les heures rémunérées et non travaillées à l’époque sont dues à l’employeur.

La notification adressée aux autorités du Vatican souligne également des conditions de sécurité dégradées qui mettraient en danger les employés et les visiteurs. Avec une jauge journalière oscillant entre 25 000 et 30 000, bien trop élevée pour la structure, les musées ne disposeraient pas d’un nombre suffisant d’issues de secours ni d’une climatisation adéquate, tandis que les protocoles ne seraient pas suivis à la lettre par les équipes en charge du détecteurs de métaux situés à l’entrée.

Dans leur lutte, les employés du Vatican sont assistés par une personnalité unique sur la scène italienne, la célèbre avocate Laura Sgro. Faisant partie des rares professionnels accrédités auprès du Saint-Siège, elle est habituée à se confronter à la hiérarchie ecclésiastique, même si les dossiers qu’elle suit impliquent par ailleurs des mystères bien plus profonds que ceux du droit pontifical du travail. M^moi Sgro est en effet le conseiller familial d’Emanuela Orlandi, une jeune citoyenne du Vatican âgée de 15 ans au moment de sa disparition dans des circonstances troubles en 1983 et jamais retrouvée depuis.

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