jeIl y a quelques années, j’écrivais un article contre un projet de réforme du bon Rocard que je n’avais jamais pris au sérieux. Il a voulu simplifier l’orthographe et m’a apporté la preuve que l’idée que je me faisais de lui était fondée. Le but du brillant ministre : simplifier tous les mots jugés un peu trop compliqués, comme nénuphar remplacé par nénuphar, afin de faciliter la vie des malheureux élèves à qui on demandait des efforts surhumains, de pauvres petits.
L’article que j’ai écrit m’a valu une invitation à un débat télévisé public, en présence de l’ambassadeur de France, si je me souviens bien. Dès mon arrivée, je me suis rendu compte que j’étais quasiment le seul à être contre ce projet que je considérais comme stupide. J’étais l’homme à abattre et aussitôt une jeune femme fraîche et pimpante, représentant le Saint-Office de la langue française du Québec, a failli m’attaquer en me disant que j’étais un réactionnaire. Je lui ai dit tout aussi sèchement que j’étais venu avec l’intention de la battre. Mon argument de base, très simple et basé sur le bon sens, était que si on s’amusait à changer l’orthographe des mots, on créerait une confusion mentale et même de la schizophrénie, étant donné que les enfants apprendraient la nouvelle orthographe tout en continuant à lire l’ancienne. Il était clair qu’on n’allait pas réécrire des millions de livres pour se conformer aux fantasmes de M. Rocard. Nous lirions nénuphar chez Hugo et nénuphar en classe.