Par
Alexandra Segond
Publié le
Voir mon actualité
L’onde de choc continue de se propager. Après la victoire du Rassemblement national (RN) aux Ă©lections europĂ©ennes puis l’annonce de la dissolution de l’AssemblĂ©e nationale par Emmanuel Macron, qui veut redonner aux Français “le choix de notre avenir parlementaire par le vote”, une autre question surgit Ă€ partir de maintenant.
Qui pour remplacer Gabriel Attal ? L’actuel Premier ministre, nommĂ© par Emmanuel Macron le 9 janvier, pourrait en effet quitter Matignon. Il a mĂŞme a prĂ©sentĂ© sa dĂ©mission au prĂ©sident dimanche soir, selon BFMTV.
Une demande refusĂ©e par ce dernier, qui estime que le successeur d’Elisabeth Borne est parfaitement Ă sa place et “le meilleur pour mener la campagne Ă©clair” pour les lĂ©gislatives. Gabriel Attal pourrait donc rester en fonction.
Mais des noms circulent dĂ©jĂ , en cas de (nouvelle) dĂ©faite de la majoritĂ© prĂ©sidentielle. Et donc, cohabitation forcĂ©e entre Emmanuel Macron et un chef du gouvernement qui n’est pas issu de sa majoritĂ©.
Jordan Bardella
En cas de victoire du RN aux élections législatives, prévues les 30 juin et 7 juillet 2024, Jordan Bardella est le candidat « naturel » au poste de Premier ministre, selon les propos tenus dimanche par le député (RN) de Moselle Laurent Jacobelli.
Un point de vue partagĂ© par Luc Rouban. « Si le RN gagne vraiment sur le terrain (des LĂ©gislatives), ce sera certainement Jordan Bardella »est d’accord avecactu.fr politologue au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences Po.
C’est vrai qu’Ă seulement 28 ans, le candidat a soutenu l’extrĂŞme droite française aux Ă©lections europĂ©ennes de 2024, avec des scores jamais atteints en France par le RN (31,4 % des voix) et un Ă©cart important avec ValĂ©rie Hayer, candidate du parti prĂ©sidentiel (14,8 %).
Mais l’objectif des EuropĂ©ens n’était pas prĂ©cisĂ©ment les EuropĂ©ens. Il s’agissait plutĂ´t de “prĂ©parer l’ère post-Emmanuel Macron et la montĂ©e du RN au pouvoir”, comme l’avait exprimĂ© le candidat Ă actu.fr.
Si les législatives lui donnent raison et que le RN obtient la majorité absolue à l’Assemblée, ce sera chose faite et Emmanuel Macron n’aura pas le choix.
Marine Le Pen
Figure de l’extrĂŞme droite, candidat malheureux Ă l’Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022 face au prĂ©sident sortant, Marine Le Pen se hisse sur la plus haute marche du podium des successeurs potentiels de Gabriel Attal. «Prendre le pouvoir», rĂ©sume un message du RN sur les rĂ©seaux sociaux.
Il faut dire qu’avec 41,46% des suffrages exprimĂ©s en 2022 (Emmanuel Macron a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu avec 58,24% des voix), Marine Le Pen a su porter haut et fort les couleurs du RN jusqu’au seuil de l’ElysĂ©e. . Plus qu’en 2017, oĂą le candidat (En marche !) avait obtenu 43,61 % des voix et son adversaire au second tour, 22,36 %.
En l’absence de l’ElysĂ©e, Marine Le Pen pourra-t-elle se contenter de Matignon, devenant ainsi la troisième femme Ă occuper le poste de Premier ministre sous la Ve RĂ©publique – après Édith Cresson (1991-1992) et Elisabeth Borne (2022-2024) ? Pas certain.
« Il Ă©tait prĂ©vu que Jordan Bardella devienne Premier ministre de Marine Le Pen si elle accĂ©dait Ă l’ElysĂ©e. Elle se rĂ©serve pour l’ElysĂ©e », tranche le politologue Luc Rouban. “C’est la rĂ©partition des rĂ´les qui avait Ă©tĂ© dĂ©finie, il serait dangereux de la changer.”
Jean-Luc MĂ©lenchon
A dĂ©faut d’avoir convaincu les Français de « l’Ă©lire » Premier ministre après les dernières Ă©lections lĂ©gislatives, Jean-Luc MĂ©lenchon rĂ©ussira-t-il aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2024 ?
L’ancien candidat Ă la prĂ©sidentielle a l’avantage d’exprimer une mĂ©fiance totale envers la politique du RN et envers celle d’Emmanuel Macron. Un compromis qui pourrait peser dans la balance du PrĂ©sident en quĂŞte d’un nouveau Premier ministre.
Olivier Faure, François Ruffin, Fabien Roussel… Depuis dimanche, des personnalités de gauche réclament un « front populaire » contre le danger de l’extrême droite, grand vainqueur des européennes – et peut-être bientôt propriétaire de Matignon. Avec Jean-Luc Mélenchon à sa tête ?
Mais cette dernière apparaît comme une épine dans le pied pour certains membres de la gauche. À l’image d’Olivier Faure, qui a prévenu qu’il ne « s’alignerait pas sur » le leader des Insoumis.
Éric Ciotti
Voilà une personnalité politique pour qui la dissolution semblait « la seule solution » après les résultats de dimanche. Quitte à pouvoir prendre pied au gouvernement, en tant que Premier ministre ?
Éric Ciotti, le prĂ©sident des RĂ©publicains, a rĂ©affirmĂ© son opposition au macronisme et a promis que son parti porterait seul ses couleurs lors des Ă©lections lĂ©gislatives. “Il est hors de question d’entrer dans une coalition avec ce pouvoir qui a tant fait mal Ă la France”, a-t-il tweetĂ© dimanche soir.
Une campagne « sans aucune forme de coalition, de coopĂ©ration, de collaboration » ni avec l’extrĂŞme droite, ni avec la majoritĂ© prĂ©sidentielle, ni avec la gauche, qui pourrait lui ouvrir les portes de Matignon… Ă condition que les Français le suivent. Et qu’Emmanuel Macron choisit de mettre la droite de son cĂ´tĂ©.
Mais la liste ci-dessus n’est pas exhaustive. D’autres noms pourraient encore circuler dans les prochains jours.
Suivez toute l’actualitĂ© de vos villes et mĂ©dias prĂ©fĂ©rĂ©s en vous abonnant Ă Mon Actu.