Pour la première fois en France, l’engagement actionnarial a conduit les investisseurs Ă assigner en justice le 23 mai TotalEnergies. Motif : la compagnie pĂ©trolière a refusĂ© d’inscrire une rĂ©solution qu’elle proposait Ă l’ordre du jour de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
Il visait Ă diviser les fonctions de prĂ©sident et de directeur gĂ©nĂ©ral. « Notre coalition estime que le manque d’ambition de la stratĂ©gie climatique de Total peut ĂŞtre liĂ© Ă cette accumulation et au fort pouvoir ainsi laissĂ© Ă Patrick PouyannĂ© »dĂ©crypte Anne-Claire Imperiale, directrice dĂ©veloppement durable chez Sycomore, gestionnaire d’actifs durables.
Cependant, le conseil d’administration, prĂ©sidĂ© par Patrick PouyannĂ©, n’a donc pas jugĂ© cette rĂ©solution externe pertinente. Il ne remplissait que la deuxième condition lĂ©gale pour ĂŞtre inscrit Ă l’ordre du jour : ĂŞtre soutenu par des actionnaires reprĂ©sentant au moins 0,5% du capital. Certaines ont eu recours Ă des procĂ©dures sommaires et ont Ă©tĂ© immĂ©diatement rejetĂ©es. « Gagner votre cause en justice aurait pu ĂŞtre un signal très favorable Ă l’engagement actionnarial »regrette Mme Imperiale.
Symbole
Cette affaire, censĂ©e permettre aux actionnaires d’influencer des questions aussi stratĂ©giques que le mode de gouvernance, est symbolique. Ce droit de vote, premier levier pour influencer une entreprise, s’exerce « rĂ©servĂ© aux groupes dont les gestionnaires d’actifs dĂ©tiennent une part significative »prĂ©cise Nicolas Redon, expert en finance verte pour le mĂ©dia Novethic.
Les associations appellent les dirigeants Ă renforcer leur recours Ă la dĂ©mocratie actionnariale. Pour mettre l’investissement au service du climat, l’ONG Reclaim Finance recommande aux actionnaires mĂ©contents des projets environnementaux de l’entreprise de voter contre tout. Contre la rĂ©Ă©lection des administrateurs et les rĂ©munĂ©rations, les comptes financiers et les commissaires aux comptes, les dividendes et les rachats d’actions.
Plus un manager possède d’actions dans l’entreprise, plus il peut exprimer sa désapprobation de manière visible. Notamment en France, où le capital est souvent détenu par les dirigeants du groupe et où les résolutions sont rarement adoptées à moins de 80 %. Mais les grands fonds ne semblent pas prioriser les questions liées à la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Amundi, premier actionnaire de TotalEnergies, a été distingué en juin par Reclaim Finance pour avoir voté en faveur de toutes les résolutions du groupe qui prévoient de nouvelles exploitations fossiles.
L’engagement actionnarial peut également prendre la forme de l’envoi de questions écrites. Depuis 2020, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR), qui promeut un comportement actionnarial proactif, adresse dix demandes d’informations par an aux entreprises du CAC40.
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Pour la première fois en France, l’engagement actionnarial a conduit les investisseurs Ă assigner en justice le 23 mai TotalEnergies. Motif : la compagnie pĂ©trolière a refusĂ© d’inscrire une rĂ©solution qu’elle proposait Ă l’ordre du jour de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
Il visait Ă diviser les fonctions de prĂ©sident et de directeur gĂ©nĂ©ral. « Notre coalition estime que le manque d’ambition de la stratĂ©gie climatique de Total peut ĂŞtre liĂ© Ă cette accumulation et au fort pouvoir ainsi laissĂ© Ă Patrick PouyannĂ© »dĂ©crypte Anne-Claire Imperiale, directrice dĂ©veloppement durable chez Sycomore, gestionnaire d’actifs durables.
Cependant, le conseil d’administration, prĂ©sidĂ© par Patrick PouyannĂ©, n’a donc pas jugĂ© cette rĂ©solution externe pertinente. Il ne remplissait que la deuxième condition lĂ©gale pour ĂŞtre inscrit Ă l’ordre du jour : ĂŞtre soutenu par des actionnaires reprĂ©sentant au moins 0,5% du capital. Certaines ont eu recours Ă des procĂ©dures sommaires et ont Ă©tĂ© immĂ©diatement rejetĂ©es. « Gagner votre cause en justice aurait pu ĂŞtre un signal très favorable Ă l’engagement actionnarial »regrette Mme Imperiale.
Symbole
Cette affaire, censĂ©e permettre aux actionnaires d’influencer des questions aussi stratĂ©giques que le mode de gouvernance, est symbolique. Ce droit de vote, premier levier pour influencer une entreprise, s’exerce « rĂ©servĂ© aux groupes dont les gestionnaires d’actifs dĂ©tiennent une part significative »prĂ©cise Nicolas Redon, expert en finance verte pour le mĂ©dia Novethic.
Les associations appellent les dirigeants Ă renforcer leur recours Ă la dĂ©mocratie actionnariale. Pour mettre l’investissement au service du climat, l’ONG Reclaim Finance recommande aux actionnaires mĂ©contents des projets environnementaux de l’entreprise de voter contre tout. Contre la rĂ©Ă©lection des administrateurs et les rĂ©munĂ©rations, les comptes financiers et les commissaires aux comptes, les dividendes et les rachats d’actions.
Plus un manager possède d’actions dans l’entreprise, plus il peut exprimer sa désapprobation de manière visible. Notamment en France, où le capital est souvent détenu par les dirigeants du groupe et où les résolutions sont rarement adoptées à moins de 80 %. Mais les grands fonds ne semblent pas prioriser les questions liées à la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Amundi, premier actionnaire de TotalEnergies, a été distingué en juin par Reclaim Finance pour avoir voté en faveur de toutes les résolutions du groupe qui prévoient de nouvelles exploitations fossiles.
L’engagement actionnarial peut également prendre la forme de l’envoi de questions écrites. Depuis 2020, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR), qui promeut un comportement actionnarial proactif, adresse dix demandes d’informations par an aux entreprises du CAC40.
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