C’est un nom inattendu dans la saga de recapitalisation de Corsair, qui secoue la compagnie aérienne depuis des mois. A l’occasion d’un tour de table visant à renflouer les comptes de la compagnie française, fin 2023, c’est d’abord la République du Congo, Etat producteur de pétrole d’Afrique centrale, qui était censée venir à sa rescousse, en investissant à son capital. En juillet, Corsair avait pourtant finalement annoncé que Brazzaville renonçait, remplacé par un investisseur privé, dont le groupe avait jusqu’alors gardé secrète l’identité. La compagnie spécialisée dans les liaisons outre-mer a révélé, lundi 9 septembre, l’entrée d’Abbas Jaber à hauteur de 15 millions d’euros, pour 40 % du capital.
Ce nom est peu connu du grand public, du moins en France. L’entrepreneur, à la triple nationalité (française, libanaise et sénégalaise), exerce plusieurs activités en Afrique de l’Ouest. Agé de 66 ans, M. Jaber a débuté sa carrière en 1988 dans le commerce alimentaire au Sénégal, où il est né et a grandi dans une famille libanaise de sept enfants, présente dans le commerce et l’immobilier.
Dans les années 2000, il se lance dans l’industrie, en rachetant une société pétrolière (Sonacos), puis un groupe cotonnier (Dagris, devenu Geocoton, également implanté au Mali, au Burkina Faso et au Cameroun, notamment). Elle a été et reste l’un des plus gros employeurs du Sénégal.”fait l’éloge de son ami, l’homme d’affaires Youssef Omaïs, saluant les activités qui contribuent ” au développement de l’Afrique “.
Abbas Jaber vit depuis plus de quarante ans en France, où il a investi dans la meunerie, et s’est également développé dans les solutions d’assurance et les équipements solaires pour les agriculteurs. Son groupe agro-industriel de référence, baptisé « Advens » et dont il est le propriétaire quasi exclusif, revendique 2 700 salariés et 227 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 (le résultat net n’est pas dévoilé).
Mais la carrière de l’entrepreneur a aussi été jalonnée de paris, qui n’ont parfois abouti à rien, notent certains observateurs. C’est un homme d’affaires, quelqu’un qui sent les coups, mais qui n’est pas vraiment un industriel. “, indique une source en France, faisant notamment référence à la revente des Grands Moulins de Strasbourg et à la fin trouble d’une concession sur le chemin de fer Dakar-Bamako.
Abbas Jaber n’est pas non plus un inconnu chez Corsair. Il ” sait parfaitement ” l’entreprise, selon le PDG Pascal de Izaguirre, pour être devenue actionnaire (à 4%) et membre du conseil de surveillance en 2020, alors que le transporteur était déjà recapitalisé pour faire face aux difficultés. L’entrepreneur a vendu ses actions en 2022, “ Quand (il a) considéré que nous n’avions plus besoin (lui) et parce que(il n’avait pas) n’a pas vocation à être un actionnaire minoritaire »il précise à la Monde par téléphone.
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Publié 25/09/2024 06:46 Mis à jour 25/09/2024 06:50 Temps de lecture : 5 min En 2024, Nestlé Waters avait annoncé…