L’épouse de Julian Assange, Stella Assange, a dénoncé mardi 16 avril les éléments de garantie apportés par les États-Unis en réponse à la demande de la justice britannique concernant une éventuelle extradition, qui n’enlèvent rien à “extrême consternation” de sa famille sur son avenir.
Le lanceur d’alerte australien est poursuivi par la justice américaine pour avoir diffusé, dès 2010, des centaines de milliers de documents américains confidentiels relatifs aux activités militaires des Etats-Unis. Ces publications, qui concernaient principalement la guerre en Irak, ont été réalisées par son site WikiLeaks, en partenariat avec de nombreux médias, dont Le monde.
Alors que Julian Assange est toujours détenu au Royaume-Uni, son équipe combat appel après appel contre la demande d’extradition formulée par les États-Unis, où il est poursuivi en vertu de l’Espionage Act, un texte très dur visant la diffusion de documents classifiés.
Le premier amendement au cœur des débats
Le 26 mars, la Haute Cour de Londres a donné trois semaines aux autorités américaines pour apporter de nouvelles garanties quant au traitement réservé à Julian Assange en cas d’extradition. En ligne de mire, le risque qu’il encourt, outre-Atlantique, de la peine de mort en cas de nouvelles inculpations, mais aussi l’impossibilité de se prévaloir du premier amendement, qui garantit la liberté d’expression. Ce 16 avril correspondait à la date limite fixée par la justice britannique pour la transmission de ces assurances. Ils devraient désormais être examinés le 20 mai par les juges, qui décideront d’accorder ou non un nouvel appel à Julian Assange.
Le monde n’a pas pu consulter les éléments communiqués par les Etats-Unis à la justice britannique. Dans une déclarationStella Assange a affirmé que les autorités américaines avaient fourni un “aucune garantie” quant à la possibilité pour l’Australien de 52 ans d’invoquer le premier amendement pour sa défense, ainsi qu’un « garantie standard » quant au fait qu’il ne serait pas passible de la peine de mort. Selon elle, les États-Unis « limité à une formulation effrontée et sournoise affirmant que Julian peut « chercher à invoquer » le Premier Amendement s’il est extradé ». Une analyse partagée par Antoine Vey, avocat en France de Julian Assange : « aucune garantie n’est fournie pour protéger son statut de journaliste et la couverture dont il pourrait bénéficier aux États-Unis en vertu du premier amendement »il explique à Monde.
« La note diplomatique ne fait rien pour apaiser l’extrême consternation de notre famille quant à son avenir – la sombre perspective de passer le reste de sa vie en cellule d’isolement dans une prison américaine pour des publications journalistiques primées. »» a déploré Stella Assange. « L’administration Biden doit abandonner ces poursuites dangereuses avant qu’il ne soit trop tard »elle a ajouté.
Cette réaction contraste avec celle qui a suivi l’annonce de l’examen par les Etats-Unis d’une demande formulée par l’Australie d’abandonner les poursuites contre le fondateur de WikiLeaks. Mercredi dernier, le président américain Joe Biden a déclaré dans une interview que Washington étudiait une demande de Canberra plaidant pour l’abandon des charges retenues contre M. Assange. Le compagnon de ce dernier avait vu dans cette annonce un ” bon signe “.