Les actionnaires individuels de Casino espèrent un nouveau départ

Lors de l'assemblée générale de Casino, à Paris, le 11 juin 2024.

La Maison de la Mutualité n’a pas fait salle comble, mardi 11 juin à Paris, pour l’assemblée générale du groupe Casino – la première depuis son rachat, le 27 mars, par les hommes d’affaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière (président de Fimalac), associé au fonds britannique Attestor. Et la séance a été bien moins mouvementée que celle de Carrefour fin mai, son concurrent également coté en bourse.

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Pourtant, les 250 petits détenteurs présents – deux fois moins qu’en 2023 – avaient de quoi être en colère, avec des actions en portefeuille dont la valeur a perdu plus de 95 % depuis le début de l’année. Certains ont laissé des plumes, comme Siriwan (qui préfère garder l’anonymat), 67 ans, qui perd 10 000 euros après avoir revendu une partie des actions achetées pour plus de 40 euros par son mari, décédé depuis.

La plupart des actionnaires étaient principalement venus, comme Nicole, « né dans les années 40 »voir « notre nouveau propriétaire », puisqu’elle l’a fait « la bêtise de ne pas vendre ses actions l’année dernière », et que ses actions « ne vaut plus rien ». Moins de quatre centimes en Bourse mardi. Jean-Claude, 80 ans, actionnaire depuis plus de dix ans, reste philosophe : « Si nous ne voulons pas perdre d’argent, nous n’investissons pas en bourse » même s’il « en veut à Jean-Charles Naouri »l’ancien PDG, pour avoir fait tomber le groupe.

Des huées timides

D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ont exprimé leur mécontentement à l’égard de l’ancien leader à travers de timides huées des deux côtés de la salle, à l’évocation de son nom. Ce qui ne les a pas empêchés de voter plus de 99 % de sa rémunération pour 2023 (825 000 euros de fixe et 15 000 euros pour ses fonctions d’administrateur ; il a renoncé à sa part variable), et pour 2024 jusqu’à la fin de ses fonctions le 27 mars.

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« Je sais que ces dernières années ont été particulièrement éprouvantes »pour les équipes et les partenaires, « mais aussi pour vous, nos actionnaires. Je connais votre déception, je connais vos inquiétudes et vos attentes », a tenté de rassurer Philippe Palazzi, le nouveau directeur général, entouré de Laurent Pietraszewski, président du conseil d’administration, et d’Angélique Cristofari, directrice financière. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : le distributeur a enregistré une perte nette de 7,1 milliards d’euros en 2023, avant la cession de l’ensemble de ses hypermarchés et supermarchés sous l’enseigne Casino, et de ses activités brésiliennes.

Après une phase de restructuration financière qui a eu lieu fin mars – une augmentation de capital de 1,2 milliard d’euros qui a permis d’éponger 500 millions d’euros de dettes de toutes sortes (impôts, dettes sociales, intérêts financiers) et la conversion de 4,9 milliards de dettes en capital –, le « nouveau Casino » est désormais recentré sur la proximité. Et sur ses marques Casino, Franprix, Monoprix (avec Naturalia) et CDiscount, sur lesquelles le directeur général compte s’appuyer – dont une grande partie est franchisée (73 % du réseau Franprix, 52 % chez Monoprix, et 92 % chez Casino). ) .

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