L’l’art est souvent considéré comme unique à l’espèce humaine. Penser le contraire, attribuer aux animaux de la caractéristiques humaines, constitue, selon certains, un anthropomorphisme dangereux. Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche au Muséum national d’histoire naturelle et spécialiste de l’évolution des comportements, rejette cette idée reçue et ouvre un champ d’hypothèses dans son livre Animaux d’artiste (Odile Jacob, 2024), co-écrit avec l’historienne de l’art Caroline Pochart et merveilleusement illustré par Sébastien Orsini. « Chaque fois que j’entends ou lis qu’un comportement ou un objet est spécifique à l’espèce humaine, je m’y attarde, car il est en réalité extrêmement difficile de définir de véritables spécificités humaines. »
En nous réfugiant derrière l’argument de l’anthropomorphisme, nous avons, selon le scientifique, ignoré une multitude de capacités animales. Parmi ceux-ci, l’utilisation d’outils, mais aussi une gamme de comportements liés à la conscience – celui de soi, de la mortt – ainsi que des dispositions morales comme l’empathie, l’altruisme ou encore le sens esthétique.
A LIRE AUSSI Comment changer votre regard sur les animaux ?
Un bestiaire fascinant
Ce livre nous invite à repenser notre conception de la créativité et de la sensibilité au-delà des frontières interspécifique. « Techniques, esthétique, créativité… Tout cela a toujours existé dans le monde animal, là, sous nos yeux, mais nous avons refusé (…) Lire la suite