La situation se complique encore. Le fabricant japonais Icom a indiqué jeudi avoir arrêté de produire “il y a une dizaine d’années” les talkies-walkies soupçonnés d’avoir explosé mercredi au Liban, tuant au moins 25 membres du Hezbollah, qui accusait Israël de les avoir piégés.
« L’IC-V82 est une radio portable qui a été produite et exportée, notamment au Moyen-Orient, de 2004 à octobre 2014. Elle a été abandonnée il y a environ 10 ans, et depuis lors, elle n’a pas été expédiée par notre société », a déclaré Icom, en réponse aux informations du New York Times et des médias israéliens qui mentionnaient le modèle.
Distributeurs agréés
« La production des batteries nécessaires au fonctionnement de l’unité principale a également été interrompue, et le sceau holographique permettant de distinguer les produits contrefaits n’a pas été identifié, il n’est donc pas possible de confirmer si le produit a été expédié par notre société », a déclaré la société.
Elle a ajouté que les produits destinés aux marchés étrangers sont vendus exclusivement par l’intermédiaire de ses distributeurs agréés.
Un homme arrêté en Israël accusé de complot avec l’Iran
Un citoyen israélien recruté par les services de renseignements iraniens pour préparer des assassinats de personnalités israéliennes, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a été arrêté. « Il a été introduit clandestinement en Iran à deux reprises et a été payé pour effectuer des missions », ont indiqué jeudi la police et les services de renseignements israéliens. Le ministre de la Défense Yoav Gallant et d’autres hauts responsables figuraient parmi les cibles.
Pas de fabrication à l’étranger
« Toutes nos radios sont fabriquées dans notre filiale de production, Wakayama Icom Inc., dans la préfecture de Wakayama, selon un système de gestion strict… afin qu’aucune pièce autre que celles spécifiées par notre société ne soit utilisée dans aucun produit. De plus, toutes nos radios sont fabriquées dans la même usine et nous ne les fabriquons pas à l’étranger », a déclaré Icom.
Au moins 25 personnes sont mortes et plus de 450 ont été blessées mercredi à travers le Liban dans l’explosion de talkies-walkies du Hezbollah, selon un bilan du ministère libanais de la Santé, un jour après que des explosions similaires de téléavertisseurs avaient déjà fait 12 morts.
Nouvelles frappes israéliennes dans le sud du Liban
L’armée israélienne a également indiqué jeudi avoir frappé dans la nuit six “sites d’infrastructures” du Hezbollah et un dépôt d’armes dans le sud du Liban.
L’armée de l’air a “frappé des sites d’infrastructures terroristes du Hezbollah dans les régions de Chihine, Tayibe, Blida, Meiss El Jabal, Aitaroun et Kfarkela au sud du Liban, ainsi qu’un entrepôt d’armes du Hezbollah dans la région de Khiam au sud du Liban”, selon un communiqué de l’armée.
Risque d’escalade du conflit
Le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a appelé jeudi à une “désescalade” au Moyen-Orient, dans une déclaration prononcée aux côtés du président palestinien Mahmoud Abbas, en visite à Madrid. “Aujourd’hui, le risque d’escalade augmente à nouveau de manière dangereuse” au Liban, a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion d’environ une heure avec le président palestinien.
Le Premier ministre libanais a pour sa part demandé au Conseil de sécurité de l’ONU, qui se réunit vendredi en urgence pour discuter des explosions meurtrières des appareils de transmission du Hezbollah au Liban, de contraindre Israël à cesser sa “guerre technologique”. Dans un communiqué, Najib Mikati a appelé le Conseil de sécurité à “adopter une position ferme en mettant fin à l’agression d’Israël contre le Liban et à la guerre technologique qu’il mène”.