les avantages et les inconvénients

Jennifer Gee est américaine. Mariée à un Belge et mère d’une petite fille, elle a décidé de quitter la Californie pour s’installer à Bruxelles, où vivent de nombreux expatriés dont près de 70 000 Français, avec sa famille. Elle a raconté au quotidien Le Brussels Times ses surprises mais aussi ses déceptions face au système éducatif local. La décision n’a pas été compliquée : « Nous voulions qu’elle reçoive une éducation multilingue et une base solide pour sa réussite scolaire future, ce qui n’est pas garanti aux États-Unis », elle explique.

Mais ce qui a le plus surpris Jennifer Gee, ce sont les cours d’éducation religieuse obligatoires et gradués (on peut opter pour un cours d’éthique si on n’est pas croyant) : dès 18 mois, des locaux confortables, des prix abordables indexés sur les revenus. La fille de Jennifer Gee a poursuivi sa scolarité à la crèche publique puis à l’école primaire. La maman américaine est ravie du niveau, du nombre d’enfants par classe (limité à 22), de la garderie à 1 euro de l’heure et du centre aéré le mercredi. Autant de choses dont sa fille n’aurait pas pu bénéficier aussi facilement aux Etats-Unis. Pourtant, tout est loin d’être rose. « Le premier élément, et le plus frustrant pour un parent non néerlandophone, est que toute communication avec et à l’école DOIT se faire en néerlandais. » Les expatriés doivent se faire aider ou utiliser des logiciels de traduction automatique s’ils veulent rester à jour. Et pour les enfants, l’apprentissage d’une langue étrangère ne commence qu’à 10-11 ans, bien plus tard que dans d’autres pays, ce qui oblige souvent les parents étrangers à inscrire leurs enfants à des cours supplémentaires.

Mais ce qui a le plus surpris Jennifer Gee, ce sont les cours d’éducation religieuse obligatoires et notés (vous pouvez opter pour un cours d’éthique si vous n’êtes pas croyant) :

« Curieusement, la religion et l’éthique sont des matières notées, avec de véritables EXAMENS sur DIEU. Dans un pays où la religion est généralement non-pratiquante, c’est une pratique étrange et invasive. »

Autre fait inquiétant : la tendance des Belges à faire redoubler les élèves qui ne suivent pas. Evidemment, les redoublants sont le plus souvent des enfants dont les parents sont étrangers et ne parlent pas néerlandais et des enfants handicapés. On retrouve ainsi souvent dans une même classe des enfants qui ont parfois trois ans d’écart.

Nous pouvons nous renseigner autant que possible avant de partir à l’étranger, mais chaque système est surprenant. « Si j’ai appris quelque chose de cette expérience, c’est que peu importe à quel point on s’y prépare, personne ne peut vraiment prévoir les hauts et les bas de la scolarité de son enfant – surtout dans un pays aussi multilingue que la Belgique » conclut Jennifer Gee.