Les géants bancaires mondiaux, Etats-Unis et Japon en tête, ont prêté l’an dernier plus de 700 milliards de dollars au profit des énergies fossiles, a indiqué lundi un consortium d’ONG, un montant néanmoins en baisse, notamment parmi les banques françaises.
“Les banques doivent de toute urgence cesser de financer l’expansion pétrolière et gazière et privilégier le financement des énergies durables pour la production d’électricité”, a commenté Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, citée dans un communiqué.
Depuis la signature de l’accord de Paris sur le climat de 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900), ce sont près de 6,896 milliards de dollars de prêts, d’émissions d’actions ou d’obligations qui ont été consacrés à les sociétés pétrolières, gazières et charbonnières, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».
Dans le détail, la soixantaine de banques étudiées ont consacré l’an dernier 705,8 milliards de dollars à ces différentes formes de soutien financier, soit un montant en baisse de 9,5% sur un an, à base comparable.
L’américain JPMorgan est le premier bailleur de fonds des énergies fossiles, avec près de 41 milliards de dollars l’an dernier (+5,4%), devant le japonais Mizuho et MUFG, selon les données recueillies par huit ONG, dont Rainforest Action Network, Reclaim Finance et Urgewald.
Les chiffres montrent également un retrait progressif des grandes banques françaises depuis 2020.
En 2023, “une des évolutions notables est la réduction des financements des banques françaises à ces entreprises”, note Reclaim Finance, plutôt habituée à distribuer de mauvais points.
La contribution des six grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE pour l’essentiel, Crédit Mutuel et La Banque Postale pour une infime partie) était de l’ordre de 40 milliards de dollars l’an dernier, selon l’étude, soit environ 10 milliards de moins qu’en 2022 et 5,6% du total.
BNP Paribas, dans son Rapport Climat 2024, à paraître lundi, se fixe “un objectif de réduction de 70% en valeur absolue de ses émissions financées pour le secteur pétrolier et gazier” d’ici 2030, par rapport à 2022, selon un porte-parole – discours.
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