Ils ont en moyenne 35 ans, disposent d’un apport de 42 000 euros et contractent un emprunt de 194 000 euros. Qui sont-ils ? C’est le portrait composite des primo-accédants, ces particuliers acquérant pour la première fois leur résidence principale, réalisé par le courtier Cafpi en juillet. Leur projet concerne une maison dans 62% des cas.
Ces jeunes emprunteurs représentent près de la moitié de la production de crédits immobiliers (47,9%, précisément, en juin), selon la Banque de France. Mais aujourd’hui, ils hésitent. « L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale début juin a semé la confusion dans l’esprit des primo-accédants, qui attendent désormais d’en savoir plus sur la nouvelle donne politique avant d’acheter »témoigne Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.
L’été a en effet été ponctué d’annonces de différents partis politiques : le Nouveau Front populaire a plaidé pour l’extension du prêt à taux zéro à tous les primo-accédants, sans aucune condition de ressources. Le Rassemblement national souhaitait également élargir son champ d’application, tandis que Renaissance souhaitait supprimer les frais de notaire pour les primo-accédants. Quelle sera la voie du gouvernement Barnier ?
En attendant d’y voir plus clair, la tentation est grande pour certains de reporter leur achat. Car s’engager sur vingt-trois ans et six mois – c’est la durée moyenne des crédits pour les primo-accédants, selon la Banque de France – peut donner le vertige. « Le premier achat immobilier est une opération extrêmement structurante, c’est l’entrée dans la vie adulte. Attendre n’est pas forcément une bonne solution »juge cependant Pierre de Buhren, le directeur général d’Empruntis.
Taux de bonification
Au-delà des incertitudes politiques, certains préfèrent aussi attendre une nouvelle baisse des taux des prêts immobiliers. “Tant que vous êtes finançable, c’est-à-dire que vous restez en dessous du taux d’endettement maximum de 35%, il n’y a aucune raison de reporter votre projet de six mois pour gagner quelques points de base au crédit”, estime Pierre de Buhren. D’autant que les acheteurs peuvent désormais négocier le prix du bien. Ce ne sera peut-être plus le cas dans quelques mois. »
Par ailleurs, les banques proposent actuellement des offres spécifiques pour les primo-accédants ou pour les moins de 35 ans, notamment les groupes mutualistes comme BPCE et le Crédit Agricole. “Ils peuvent obtenir une enveloppe allant jusqu’à 20 000 euros à un taux bonifié compris entre 1% et 3%, ou emprunter sur une durée de trente ans, ou avec peu d’acompte”note Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer.
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