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Les chantiers gigantesques qui transformeront Bordeaux d’ici 2030

Une nouvelle artère verte creusée dans la ville, une huitième traversée titanesque de la Garonne et le premier quartier décarboné du pays figurent parmi les nombreux changements qui attendent Bordeaux.

Le Figaro Bordeaux

Fondée il y a plus de 2000 ans, Bordeaux suscite la fierté – et parfois presque le chauvinisme – de ses habitants. Neuvième commune la plus peuplée de France, la ville est aujourd’hui confrontée aux mêmes problématiques que les autres métropoles. Pour faire face aux conséquences du changement climatique, à la croissance de sa population et à l’évolution de la mobilité, la capitale du Sud-Ouest multiplie les projets de développement. À l’étude depuis plusieurs années, des projets emblématiques devraient voir le jour d’ici la fin de la décennie. Aperçu de la ville de demain.

Le pont Simone-Veil très attendu

Les Bordelais ne cachent pas leur impatience. Depuis 2017, cette huitième traversée de la Garonne se faisait attendre. Le pont Simone-Veil devrait enfin être inauguré début juillet 2024. Reliant Bordeaux et Bègles à Floirac sur la rive droite, cet ouvrage représente « une nouvelle génération de traversées urbaines »selon Bordeaux Métropole.

Les 5 800 tonnes d’acier de sa charpente métallique équivalent à 75 % du poids de la Tour Eiffel et pas moins de 9 400 m³ de béton composent les piles et fondations de ce pont de 549 mètres de long et 44 mètres de large. Une taille qui pourrait en faire un véritable « espace public sur l’eau ».

Conçu pour tous les types de mobilité urbaine, le pont Simone-Veil accueillera une voie piétonne de 15 mètres de large, une piste cyclable bidirectionnelle, deux voies pour les transports en commun et 2×2 voies pour les voitures. Ce projet titanesque d’un coût de 151 millions d’euros devrait permettre de rééquilibrer les déplacements entre les deux banques. De chaque côté, plus de 500 arbres et environ 200 000 plantes grimpantes et vivaces seront installés.

Le pont Simone-Veil devrait engendrer une nouvelle dynamique urbaine.
Axyz

Les quais des deux rives réhabilités

Dans la continuité de ce nouveau franchissement – qui sera le quatrième pont accessible aux piétons au cœur de l’agglomération – la métropole et la ville réhabilitent certains tronçons des berges de la Garonne pour transformer les mornes autoroutes urbaines en places de stationnement arborées. des promenades. En 2026, le dernier tronçon du Parc aux Angéliques sera aménagé sur la rive droite, le long du quai Brazza, reliant le pont Chaban-Delmas au pont Simone-Veil via le pont de pierre et le pont Saint-Jean, afin de avoir un « cadre paysager » qui couvrira un total de 40 hectares.

Espaces verts conçus principalement pour les piétons. Sur cette même rive, la contre-allée des Queyries fait actuellement l’objet d’un vaste projet visant à pérenniser la double piste cyclable, en supprimant les anciennes places de stationnement pour agrandir les parcelles végétalisées et ainsi sécuriser la circulation des cyclistes sur une voie dédiée. 4000 m² seront végétalisés avec l’installation de 165 arbustes et plus de 800 plantes. 15 bancs et 64 places de stationnement pour vélos seront également installés.

Sur la rive gauche, les quatre voies automobiles droites reliant le pont Saint-Jean et le futur pont Simone-Veil appartiendront bientôt au passé. Le boulevard des Frères Moga deviendra plus sinueux, afin de limiter la vitesse de circulation sur cette ancienne voie rapide et permettre aux vélos et piétons de longer la Garonne dans un cadre arboré et plus respirant, prolongeant l’esprit des quais du centre-ville. Ce nouvel espace arboré, intitulé le « Promenade de la Ribeira »comprendra une large bande piétonne ainsi qu’une piste cyclable entre la route et la Garonne.

Projection du futur Boulevard des Frères Moga, avant et après les travaux.
Atelier Caumes / Sortie Paysagistes Associés

Canopia, la nouvelle artère verte

Dans la continuité de ce nouvel espace paisible, les abords du pont Saint-Jean subissent une transformation complète. Face au Château Descas, qui vient de rouvrir ses portes au public après 16 ans de fermeture, un nouveau parc de plus de deux hectares est en construction. Sa forme définitive devrait être visible à partir de 2025. Pour créer cet espace vert prolongeant le parc des sports Saint-Michel, l’ancienne route menant du pont Saint-Jean au pont de pierre est en cours de démolition. La circulation sera redirigée vers le Boulevard des Frères Moga et le Quai de Paludate.

Ce futur espace vert sera le débouché d’une nouvelle artère commerciale et piétonne qui devrait être livrée d’ici 2026 : Canopia. Ce projet de « haute couture urbaine », impulsée par la précédente commune et redynamisée par les écologistes, envisage de créer un nouvel axe commerçant, piétonnier et vert entre la gare Saint-Jean et les quais. Dans le cadre de l’opération d’intérêt national portée par Bordeaux Euratlantique, Canopia comprendra 9 000 m² d’hôtels, 6 500 m² de secteurs tertiaires et 6 000 m² de logements, avec la végétalisation de 4 300 m² de toitures et 9 100 m² de façades. Le futur quartier regroupera au total 45 500 m² de « commerces, services, loisirs et restaurants »ainsi que 13 000 m² d’espaces publics extérieurs.

Annoncé pour 2026, le projet Canopia se creuse entre la gare et les quais. Il débouchera sur le futur parc Descas de plus de 2 hectares.
Apsys / Bordeaux Euratlantique

La Jallère, un quartier « bas carbone »

Lors de ses vœux à la presse le 18 janvier, Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, a exprimé son ambition de « développer l’un des premiers quartiers bas carbone de France sur 35 hectares ». Ce projet urbain vise à réhabiliter 50 000 m² de bâtis existants dans le quartier de la Jallère, à l’extrême nord de Bordeaux, et à créer 100 000 m² supplémentaires, afin de créer environ 1 500 logements. La prouesse attendue de cette opération d’aménagement tient au fait qu’elle ne prévoit pas de bétonner les sols. « Nous n’utiliserons que les zones déjà artificialisées et nous en profiterons pour désartificialiser certaines d’entre elles », précise Pierre Hurmic. Les premiers travaux d’assèchement devraient débuter en 2025.

Dans cette ville encore très minérale, les projets de végétalisation sont de plus en plus nombreux, pour multiplier les espaces verts et les îlots de fraîcheur, afin de lutter contre les étés caniculaires. Des travaux ont par exemple débuté autour de la place du marché des Chartrons, pour planter une vingtaine d’arbres et donner plus d’espace aux piétons. La dalle Mériadeck devrait devenir « un poumon vert du centre-ville ». Différents lieux emblématiques deviendront plus agréables à vivre dans les années à venir, comme la place Saint-Augustin, qui sera agrandie et végétalisée, afin de permettre enfin aux piétons de profiter du quartier.

La mobilité de demain

Pour s’adapter à une population croissante, plusieurs projets seront également réalisés dans les années à venir. Un réseau de sept lignes “bus express” renforcera l’offre actuelle de transports publics. La première ligne, reliant la gare de Bordeaux à Saint-Aubin-de-Médoc, entrera en service mi-2024. Les autres sont prévus d’ici 2025 à 2027. Le bus express disposera de voies réservées et circulera à haute fréquence, permettant de répondre aux futurs enjeux de mobilité.

Le tramway, moyen de transport emblématique de la ville de Bordeaux depuis son inauguration en 2003, semble avoir atteint son apogée. Il n’est cependant pas exclu d’envisager une nouvelle traversée de la Garonne en tramway via le pont Chaban-Delmas. Une étude sur la faisabilité d’un métro à l’horizon 2040 a également été lancée par la métropole et devrait livrer ses conclusions en 2025. D’ici 2028, six nouveaux débarcadères verront également le jour sur la Garonne, dans le cadre de l’aménagement des voies fluviales. navettes pour le transport de passagers.

Les abords de la gare Saint-Jean, à la croisée de plusieurs chantiers (excavation Canopia, nouveau terminus de bus express et différents projets d’aménagement de Bordeaux Euratlantique) feront également l’objet de travaux approfondis. Entre 2014 et 2022, sa fréquentation est passée de 11 à 26 millions de voyageurs. 20 millions d’euros ont donc été débloqués par la métropole afin d’améliorer l’accessibilité de tous les modes de transports à la gare d’ici 2030. Celle-ci est en effet vouée à connaître un succès croissant, avec le développement du RER métropolitain et l’arrivée prévue d’un grand réseau. -ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse d’ici 2032.

Anna

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