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La marche nationaliste israélienne ravive les tensions à Jérusalem
Des dizaines de milliers de Juifs israéliens se sont rassemblés mercredi soir devant le Mur Occidental à l’issue d’une marche nationaliste dans la partie occupée et annexée de Jérusalem, sur fond de tensions exacerbées par la guerre à Gaza. Les manifestants, en grande majorité des jeunes, très souvent encore adolescents, ont célébré « Yom Yerushalayim » (« Jour de Jérusalem » en hébreu), qui commémore la prise de la partie orientale de la Ville sainte lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié cette conquête de la Jordanie de « miracle historique », ayant mis fin à la division de la ville issue de la première guerre israélo-arabe (1948-1949) déclenchée par la proclamation de l’Etat d’Israël. « A l’époque, comme aujourd’hui, nous étions entourés d’ennemis », a déclaré M. Netanyahu, évoquant notamment la guerre qui oppose Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza depuis près de huit mois, et les conflits quotidiens. affrontements frontaliers avec le Hezbollah libanais au Nord. L’ONU ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est, qu’elle considère comme « illégale ». Chaque année, la « marche aux drapeaux » israélienne est source de tensions, la manifestation venant heurter les sentiments des Palestiniens comme un rappel douloureux de la perte de la ville dont ils espèrent faire la capitale de l’Etat indépendant auquel ils aspirent. . Israël, au contraire, considère Jérusalem comme sa capitale « unifiée et indivisible ». – « Ferveur » – Les manifestants étaient arrivés dans la matinée par bus complets de tout Israël ainsi que des colonies juives établies en Cisjordanie occupée. « C’est un jour (…) que nous célébrons chaque année avec une telle ferveur, peut-être un peu plus cette année parce que j’ai perdu mon fils à Gaza (…) donc il y a quelque chose de plus émouvant pour moi », a déclaré à l’AFP Elie Duran, 64 ans, un habitant de Jérusalem dont le fils, un soldat réserviste, est décédé en décembre. , certains ont improvisé des danses dans une ambiance délurée et bon enfant, tandis que d’autres ont entonné des chants nationalistes ou parfois racistes, affirmant que la ville est uniquement juive. La marche s’est terminée en musique devant le Mur Occidental, au pied de l’Esplanade des. Les mosquées, troisième lieu saint de l’islam, qui est aussi pour les Juifs, le mont du Temple, lieu le plus saint du judaïsme, a déclaré à l’AFP Moshe Feiglin, ancien député du Likoud, le parti de M. Netanyahu, « participer à cela ». « La marche de cette année est une réponse au Hamas » qui a baptisé son attaque du 7 octobre qui a déclenché la guerre actuelle « Al-Aqsa Flood+ », en référence à l’une des mosquées de l’Esplanade. « De là, nous transmettons un message au Hamas : Jérusalem est à nous (…) le Mont du Temple est à nous et avec l’aide de Dieu, la victoire complète est pour nous », a ajouté depuis une tribune sur le parcours de la marche, le ministre de la Sécurité nationale Itamar. Ben-Gvir (extrême droite). Pour de nombreux Palestiniens, ce défilé fortement surveillé est perçu comme une provocation délibérée, notamment la partie de la marche traversant le quartier musulman de la vieille ville, véritable libération pour des dizaines de jeunes extrémistes. Ainsi, des dizaines d’adolescents ont insulté le propriétaire d’une épicerie, Jalal Samman, en lui jetant des détritus. La police a annoncé mardi qu’elle déployait 3 000 agents dans toute la ville pour « maintenir l’ordre public ». – « Déchaînement de colons » – Des jeunes manifestants ont également attaqué plusieurs journalistes, dont un Palestinien, en leur donnant notamment des coups de pied, avant que la police n’intervienne. Le quotidien israélien Haaretz (à gauche) a rapporté qu’un de ses journalistes avait été « agressé » et « jeté à terre » alors qu’il « défendait un collègue », selon un communiqué de sa rédaction. Soupçonnés d’actes de violence et de menaces, 18 personnes ont été arrêtées, dont cinq adolescents qui s’en sont pris à des journalistes à la porte de Damas, selon un communiqué de la police. « Le déchaînement des colons à Jérusalem confirme que Jérusalem est au centre du conflit » et « notre les gens ne se reposeront pas tant que durera l’occupation », a déclaré Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas dans un communiqué. « Jérusalem est la clé de la guerre et de la paix dans la région », a déclaré le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué condamnant la « provocation israélienne de la marche des drapeaux ». bur-lba-mib/abo/mj/feb