Les cliniques privées, qui dénonçaient une tarification injuste avec l’hôpital public, ont levé leur action de grève prévue à partir du 3 juin après avoir obtenu des “avances” du gouvernement.
“Les engagements et décisions prises par le gouvernement soutiennent le principe de traitement équitable” entre tous les acteurs de l’hospitalisation, qu’ils soient publics ou privés, a indiqué vendredi la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) dans un communiqué cosigné avec les cinq médecins libéraux. ” Les syndicats qui soutiennent le mouvement.
Cliniques et médecins libéraux “prennent acte de ces avancées, mais resteront extrêmement vigilants quant au respect et à l’impact de toutes les propositions pour les établissements et pour les médecins libéraux”, selon le communiqué.
Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a salué la décision des cliniques privées, estimant qu’elles avaient posé avec elles “les bases d’une nouvelle relation” fondée notamment “sur un meilleur partage des contraintes (permanence des soins, urgences, pertinence des traitements) . charge etc.)”.
L’accord avec les cliniques privées permettra aux soignants qui travaillent de nuit dans ces établissements de “bénéficier des mêmes augmentations (de salaire) que celles décidées” pour les soignants publics et privés à but non lucratif, a-t-il indiqué dans un communiqué. déclaration écrite.
La Fédération des hôpitaux publics (FHF) a exprimé dans un communiqué sa « vive inquiétude » quant à l’aspect financier de l’accord, craignant que les établissements publics n’en fassent les frais par effet vase communicant.
– Financement complémentaire –
“Nous exigeons une transparence totale sur ces mesures et de nouvelles garanties pour l’hôpital public”, a déclaré Arnaud Robinet, président de la FHF.
“Les chiffres vérifiés montrent, année après année, qu’en raison de leurs missions de service public, la situation budgétaire des hôpitaux publics est bien plus difficile que celle des cliniques commerciales”, a-t-il ajouté.
Les cliniques privées n’ont pas ralenti depuis l’annonce du gouvernement des tarifs d’hospitalisation pour 2024, avec des hausses de 0,3% pour les cliniques privées et de 4,3% pour les hôpitaux publics.
Ces quatre points de différence s’expliquaient par l’absence, selon les cliniques privées, d’enveloppes spécifiques pour soutenir l’augmentation des soins de nuit et de week-end dans le secteur privé.
Selon la FHP, cet écart s’est traduit par un manque à gagner d’environ 500 millions d’euros sur l’année 2024 pour les établissements privés.
Selon les informations fournies vendredi par la FHP, le gouvernement s’engage à débloquer des financements supplémentaires pour l’hospitalisation privée en 2024, et à respecter pour les années à venir “un principe de traitement équitable entre les différents secteurs de l’hospitalisation”.
– Protocole de financement –
Parmi les financements obtenus par les cliniques, on trouve notamment une enveloppe de 80 millions d’euros pour financer l’augmentation des permanences de nuit et de week-end des personnels, à partir du 1er juillet.
Le gouvernement supprimera également à partir du 1er juillet un coefficient de réduction des tarifs des hôpitaux privés, destiné à neutraliser l’avantage fiscal dont bénéficient les cliniques avec le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
Les mesures promises par le gouvernement ne permettront pas de compenser la totalité du déficit calculé en 2024 par la FHP, mais “d’ici 2025 nous serons à l’objectif d’équité de la campagne tarifaire”, a déclaré à l’AFP Lamine Gharbi, président de la FHP. .
L’exécutif s’est également engagé à élaborer un protocole de financement pluriannuel des hôpitaux, une mesure réclamée aussi bien par les établissements privés que par les hôpitaux publics.
Le mouvement de grève des cliniques a été soutenu par cinq syndicats représentant les médecins libéraux sur six (Avenirs Spé Le Bloc, CSMF, UFML, SML, FMF), qui mènent de leur côté de difficiles négociations tarifaires avec l’Assurance maladie.
Ces négociations sur les prix ont finalement abouti la semaine dernière à un projet d’accord, qui doit être soumis par les syndicats à leurs instances dans les prochains jours.
L’Assurance maladie espère une signature officielle la semaine prochaine.
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