AAujourd’hui, le « community-bashing » est à la mode, alimenté par des déclarations telles que celles qui expliquent que « L’absence de certification des comptes des collectivités locales permettrait de dissimuler de nombreux abus comptables ». Des clichés ponctuent également ces affirmations au moyen d’expressions telles que : “le plus souvent” Ou « certaines communautés » et sont loin d’être une démonstration rigoureuse.
Dans cette dénonciation de la gestion des collectivités locales, on peut déplorer qu’à aucun moment ne soient cités des exemples précis autres qu’anecdotiques, relatifs à « stocks de fioul » et le “des pièces de rechange” services techniques, étayent le raisonnement. En outre, l’erreur la plus flagrante est celle selon laquelle les chambres régionales des comptes ne peuvent « analyser les états financiers de quelque 35 000 municipalités ».
C’est tant mieux ! En effet, il ne fait pas partie de leur mission d’examiner les comptes des (presque) 35 000 communes. Car les plus petites d’entre elles, près de 30 000 communes, sont contrôlées par les comptables des finances publiques depuis… 1988. Le fait que le nombre de postes dans les services financiers de l’Etat ait fondu comme neige au soleil en une vingtaine d’années a de quoi inquiéter.
Il convient tout d’abord de rappeler que les collectivités territoriales appliquent un référentiel comptable unique et rigoureux appelé M57. Ce référentiel est l’instruction budgétaire et comptable mise à jour par les administrations centrales de l’État, en “consultation” avec les acteurs locaux. Ce cadre comptable présente de très fortes similitudes avec celui des entreprises privées.
Par exemple, les provisions sont obligatoires alors que les amortissements doivent être effectués prorata temporisqu’il s’agisse de la rénovation des établissements scolaires ou de la performance énergétique des bâtiments. Ce cadre comptable impose aux collectivités locales, et c’est une disposition de bonne gestion, de respecter, chaque année, les « règle d’or ».
Ce dernier consiste à présenter un budget de fonctionnement dont l’excédent sert à financer le remboursement du capital de la dette et la dotation aux amortissements. Les communes, les intercommunalités, les départements (et bientôt les régions) gèrent plus de 900 000 kilomètres de routes. Sur le terrain, les gestionnaires de réseaux se préoccupent aujourd’hui davantage de la manière d’étaler son entretien dans le temps sans conséquences sur la sécurité des usagers que de la qualité de vie des usagers. « refaire un trottoir trois fois en dix ans ».
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