les conséquences des retards de paiement des États membres

Il est courant que les États ne versent pas leurs contributions aux Nations Unies, mais le nombre de crises mondiales met également à rude épreuve le budget de l’organisation. Cela affecte à la fois les opérations internes et les appels aux dons pour l’aide humanitaire.

Les Nations Unies réduisent leurs dépenses pour tenter de survivre à l’année. Sur 193 membres, environ 140 États suivent les règles. En ce lundi 30 septembre 2024, ils sont 128 à le faire. Depuis au moins 25 ans, l’ONU n’a jamais reçu toutes les contributions des États avant le 31 décembre.

Si un pays ne paie pas la totalité de sa contribution pendant deux ans, il perd son vote à l’Assemblée générale. Cela s’est produit à plusieurs reprises en Iran ces dernières années. Mais à la fin, tout le monde finit par payer, mmême tard. Le problème se pose lorsque les retardataires sont les États-Unis ou la Chine.

Ces deux États sont de loin les deux plus gros contributeurs au budget de l’ONU. Or, depuis plusieurs années, ils tardent particulièrement à payer. Ils le font souvent pour des raisons politiques, lorsqu’ils ont le sentiment de ne pas être bien traités par l’ONU.

Cela a été particulièrement le cas sous la présidence Trump, qui a contraint l’ONU à retirer des fonds pour économiser sur les coûts de fonctionnement. Concrètement, les embauches sont gelées, certains immeubles genevois ne sont plus chauffés, ou encore les escaliers mécaniques sont hors service. Parce qu’il n’y a pas de petites économies, le four à pizza de la cantine a même été fermé pendant près d’un an. Même si cela peut faire sourire, c’est finalement un moyen très pratique de rappeler aux diplomates qui viennent manger qu’ils devront peut-être passer à la caisse.

Au-delà des problèmes de trésorerie de l’institution onusienne, le manque d’argent affecte aussi cruellement les activités essentielles des Nations Unies – le maintien de la paix et le travail humanitaire – en raison de la multiplication des crises. Les sommes requises sont tellement énormes que les budgets disponibles sont principalement destinés aux campagnes de financement.

Ce budget s’élève à un peu plus de 3 milliards d’euros. Ce n’est même pas la moitié de celui du ministère français des Affaires étrangères. Les opérations de maintien de la paix coûtent à elles seules le double, mais ellesCe qui coûte le plus cher, ce sont les projets humanitaires, financés uniquement par des dons.

En 2024, l’ONU a demandé 46 milliards de dollars pour aider 181 millions de personnes dans 72 pays. Autant dire que l’ONU est très loin d’avoir récolté cette somme. L’appel le mieux financé concerne la République Centrafricaine avec un peu plus de la moitié de l’argent reçu. Toutes les autres crises sont en dessous, y compris la Syrie, avec seulement 25 % dotés des 4 milliards nécessaires pour aider les civils.