ENTRETIEN – Devant les lecteurs de Figarolors d’une émission spéciale sur Le Figaro TV, l’ancien premier ministre socialiste et le président du RN, tête de liste aux élections européennes, ont débattu des grands enjeux de l’Europe de demain.
Vous partagez certains diagnostics – notamment sur les questions souveraines en matière de sécurité, d’immigration et d’islamisme. Vos voyages se font également écho. Manuel Valls, vous êtes le fils d’immigrés espagnols et vous avez été Premier ministre. Jordan Bardella, vous êtes le fils d’immigrés italiens et vous aspirez à devenir Premier ministre. Au-delà des apparents points de convergence, Manuel Valls s’est toujours posé en adversaire du Front national (FN) et désormais du RN. Alors qu’est-ce qui vous différencie fondamentalement du RN et de ses propositions ?
Manuel VALLS. – Je suis entré en politique quand le FN était marginal. En 1981, Jean-Marie Le Pen ne peut être candidat, n’ayant pas réuni un nombre suffisant de parrainages. En 2022, Marine Le Pen a obtenu plus de 13 millions de voix, soit près de 41,5 %, au second tour de l’élection présidentielle. Et maintenant, c’est un parti qui, demain, peut gagner. Il convient donc d’y réfléchir sérieusement. Aquilin…