Après la victoire du Stade Français contre Bayonne ce samedi (28-24), découvrez ce qui a retenu l’attention de notre envoyé spécial à Jean-Bouin.
À Jean-Bouin
FAVORIS
Durant quasiment toute la rencontre, Paris était mené. Dominés, écrasés, secoués en première période, les Parisiens ont renversé la situation. Le caractère d’un leader. Car ce Stade Français donne l’impression de ne plus savoir perdre. Même si le centre parisien Julien Delbouis a balayé cette idée en conférence de presse d’après-match. « On ne peut pas dire ça… Les années précédentes, c’était compliqué quand on était menés. Nous avons un groupe fort, qui s’entend très bien mais nous avons la capacité d’embêter tout le monde”. La meilleure défense du championnat a d’ailleurs fait taire certaines critiques en inscrivant quatre essais. Peut-être pas le plus construit et le plus excitant, mais en tout cas le plus efficace.
La victoire n’est pas au rendez-vous pour les Basques. Certainement. Mais la première période est sans doute la plus aboutie de la saison. Malgré le déchet en mêlée et en touche, tout a réussi pour les joueurs de Grégory Patat. Trois essais, de Tiberghien (07e28e) et Mori (40e). Des offensives à gogo, des trois-quarts tournoyants à l’image de Carreras, Tiberghien, Megdoud ou Erbinartegaray… Les Bayonnais menaient logiquement à la pause, de 17 points (7-24). Un autre essai du latéral Tiberghien avait été préalablement refusé pour un en-avant de Lopez. Bayonne a su montrer un bon visage en première période et saura capitaliser là-dessus pour cette fin de saison qui s’annonce tendue.
Le latéral international est revenu timidement sur son match. Souvent isolé sur ses relances, il commet une avancée après un désaccord autour d’une bougie (15e). Mais il a surtout tenu la baraque, ses longs coups de pied repoussant la défense bayonnaise. En fin de match, Léo Barré a montré son talent et sa classe pour permettre à son équipe de s’imposer. Sur un ballon de récupération, l’arrière français centre, accélère avec ses grands compas, feint et s’effondre à quelques mètres du but bayonnais. Sans aller trop loin, Barré en assure la conservation et quelques temps plus tard, Paris est libérée. Homme fort de la saison parisienne, le joueur de Versailles ne cesse d’étonner par sa maturité.
COUPS DE GRIFFES
Pour l’instant, les Bayonnais restent imprenables dans leur arène Jean-Dauger. Mais à l’extérieur, les hommes de Grégory Patat n’y arrivent pas. Si près, si loin… Les Basques n’ont jamais réussi à retrouver le chemin de la victoire à l’extérieur cette saison en Top 14. Et ce samedi, ils n’ont jamais été aussi près de la victoire. La seconde période ressemble à un cauchemar pour les Bleu et Blanc. Bosch et Mikautadze ont reçu chacun un carton jaune, trois essais ont été encaissés et les derniers ballons n’ont pas été bien gérés. Il en manque encore. Sauf qu’à cinq journées de la fin, les coéquipiers de Camille Lopez ne sont pas encore sauvés et courent toujours après une première victoire à l’extérieur.
Les 18 529 spectateurs du stade Jean-Bouin ont sans doute rappelé aux visiteurs le jour du Festival de Bayonne, alors que les locaux n’y sont pas souvent habitués. Et ça s’est vu. La première période parisienne est à oublier ou à garder dans un coin de sa tête pour ne plus jamais la répéter. Même la défense, si impressionnante cette saison, a été transpercée à plusieurs reprises. Les statistiques sont claires, la possession était clairement bayonnaise durant les 40 premières minutes (65%). Face à ce passage à vide, les entraîneurs du club de la capitale ont réalisé un coaching surprenant à la demi-heure de jeu pour tenter de réveiller leur effectif. Exit Macalou, Abramishvili ou encore Halaifonua. Et même l’essai d’Ivaldi à 35 anse n’a pas conduit à une révolte. Les cadres comme Weber, Etien et Marchant n’ont pas pesé. Engagés plus que jamais dans la course au titre, les Parisiens n’auront plus le droit de réaliser ce genre de performance. Parce que ça n’arrivera pas toujours…
« Je lui ai dit que c’était scandaleux de ne pas vérifier, de ne pas y revenir. Ce n’est pas possible. Ils ne se rendent pas compte des enjeux qui se cachent derrière cela. C’est frustrant sur une dernière action comme celle-là où, pour nous, il y a une faute”, a maudit l’ouvreur bayonnais Camille Lopez en fin de match. A quelques secondes de la fin, les Bayonnais semblaient manquer de contrôle. Dans la confusion, un ballon a été gratté par Macalou et, après un certain temps de jeu, a donné lieu à une tentative de victoire. Les Basques, de leur côté, réclament un arbitrage vidéo de la part de M. Nuchy, l’arbitre du match, qui discute avec son arbitre vidéo. Finalement, les images ne seront pas revues. Et quand on regarde l’action, la faute paraît évidente. Thomas Ceyte, premier appui, est empêché d’aider son coéquipier en possession du ballon. Ce dernier n’est pas encore tombé au sol lorsque Ceyte est sorti par un Parisien. Faute évidente mais pas aux yeux des arbitres. Une décision qui pose question et qui laisse un goût (très) amer aux Bayonnais. Une décision discutable, certes, mais qui ne dépend pas uniquement de cette action.
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