Les députés entrent dans le vif du projet de loi

Les députés donnent lundi le coup d’envoi de l’examen du projet de loi sur la fin de vie, qui prévoit d’ouvrir pour la première fois en France “l’aide à mourir” pour certains patients, une réforme sociétale attendue mais aussi source d’inquiétude.

Les 71 membres de la commission spéciale de l’Assemblée nationale étudieront pendant une semaine les quelque 1.900 amendements déposés par des élus de tous bords pour modifier le texte du gouvernement, en prélude à son arrivée le 27 mai dans l’hémicycle.

Après avoir mené un cycle d’auditions, ils lanceront à 16 heures un marathon parlementaire qui pourrait durer au moins jusqu’à l’été 2025, selon l’exécutif, en fonction du nombre de déplacements. retour d’information nécessaire auprès du Sénat.

“Je pense que nous sommes prêts”, a déclaré jeudi dans Sud-Ouest la ministre de la Santé Catherine Vautrin, vantant un “texte équilibré” qui “a fait l’objet d’une convention citoyenne, de beaucoup de travail préalable”.

Son aspect le plus sensible consiste en la possibilité pour certains patients de demander à un médecin de les aider à se suicider, via une substance mortelle qu’ils s’administreraient eux-mêmes, ou qu’un tiers pourrait leur administrer s’ils n’y parviennent pas.

– “Signal détestable” –

Avant d’aborder cette partie du texte, les députés se pencheront sur la partie consacrée aux soins palliatifs.

Le texte gouvernemental crée un concept plus large, critiqué par l’opposition, de « soins de support » ne se limitant pas à la gestion de la douleur. Il prévoit également qu’un « plan d’accompagnement personnalisé » soit proposé aux patients dès qu’une maladie grave est diagnostiquée.

S’il existe un consensus sur le développement des soins palliatifs, le fait de traiter ce sujet dans ce texte suscite des réticences, notamment chez les députés hostiles à « l’aide à mourir ».

“Cela laisse penser qu’il y a une sorte de continuum entre soins palliatifs et euthanasie, le signal envoyé est détestable”, fustige le député Les Républicains (LR) Patrick Hetzel, inquiet de “l’effet domino” d’une remise mettant en cause “le principe d’inviolabilité”. de la vie humaine”.

Avant de débattre de “l’aide à mourir”, “il aurait d’abord dû y avoir des structures de soins palliatifs un peu partout en France”, estime aussi le député Rassemblement national (RN) Christophe Bentz.

Un meilleur accès aux soins palliatifs “change la donne en termes de désir de mettre fin à la vie”, juge aussi le député PS Dominique Potier, l’un des rares députés de gauche opposés à l’euthanasie, comme par exemple du communiste Pierre Dharréville.

– “Aucune certitude” –

Même si la gauche et le camp présidentiel devraient apporter l’essentiel du soutien au projet de loi, face à l’hostilité qui prévaut à droite et à l’extrême droite, les débats parlementaires ne se résumeront en fait pas aux traditionnelles divisions.

Des voix à contre-courant s’exprimeront dans les différentes formations politiques, qui laisseront la liberté de vote à leurs troupes face à un choix de société touchant à l’intime.

Et au-delà d’un simple face-à-face entre adversaires et partisans, plusieurs points précis du projet de loi seront âprement débattus, notamment sur les différents critères énoncés dans le texte pour pouvoir accéder au système.

Des députés contesteront notamment le fait qu’il faut être majeur : des amendements proposent d’abaisser le seuil à 13 ou 15 ans, d’autres de le relever à 20 ans.

La nécessité d’engager le pronostic vital du patient “à court ou moyen terme” est l’un des points les plus contestés, les uns jugeant qu’il restreint trop la portée de la réforme, les autres la trouvant trop large.

Les modalités d’autorisation médicale ou la place des directives anticipées dans le dispositif seront également au cœur des débats.

Le texte prévoit qu’un médecin, un infirmier ou un « bénévole » désigné par le patient peut être chargé d’administrer la substance mortelle. Mais les députés de tous bords veulent interdire toute intervention d’un tiers, certains veulent exclure qu’un soignant puisse “infliger la mort” et d’autres encore que le volontaire puisse être un proche du patient.

“J’entre dans ce débat avec des convictions, mais pas des certitudes”, assure à l’AFP le député MoDem apparenté Olivier Falorni, rapporteur général de la commission spéciale, également présidée par l’ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo (Horizons).

cds/sde/vk/lpa

Anna

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