LLes députés PS ont décidé lundi de voter en faveur de l’examen en commission de la proposition LFI de destitution d’Emmanuel Macron, mais voteront ensuite contre son adoption à l’Assemblée, jugeant la procédure “vouée à l’échec” et susceptible de donner une forme de “légitimité” au chef de l’Etat.
Leur choix, arrêté à l’issue d’un débat de près de trois heures, devrait être officialisé mardi matin par les représentants socialistes au bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance exécutive. Le NFP détient une courte majorité (12 sièges sur 22), ce qui devrait permettre au texte de passer cette étape. Mais son adoption définitive reste hautement improbable en l’état.
Les députés LFI ont déposé une résolution visant à lancer une procédure de destitution du président de la République, signée par 81 députés. Longue et difficile à mener à bien, elle nécessiterait in fine l’approbation des deux tiers des parlementaires des deux chambres, réunis en Haute Cour.
La première étape nécessite que le bureau de l’Assemblée étudie sa recevabilité et la transmette à la commission des Lois. Le vote des députés socialistes semblait impératif, face à une probable opposition des représentants du camp présidentiel, de LR, voire de Liot. “Le bureau de l’Assemblée nationale ne doit pas se voir confier le rôle de juge de l’opportunité politique de cette initiative (…) signée par plus d’un dixième des membres de l’Assemblée et motivée”, a estimé le groupe socialiste dans un communiqué lundi.
“Excellente nouvelle”, a commenté sur X la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, qui avait appelé à ce que l’examen puisse avoir lieu au nom du “débat démocratique” et de la “souveraineté populaire”.
“Nous sommes résolument opposés à cette procédure d’impeachment, héritière de la procédure d’exception pour ‘haute trahison'”, ont insisté les élus PS, annonçant qu’ils voteraient “à l’unanimité” contre. La “procédure d’impeachment consistera essentiellement à remettre le président de la République au centre du débat politique et à lui donner une nouvelle légitimité” car elle est “vouée à l’échec”, ont-ils souligné. “Nous ne voulons donner aucune victoire à Emmanuel Macron. Le pouvoir n’est plus à l’Élysée, il est au Parlement”, ont encore fait valoir les députés PS.
Le texte des Insoumis estime notamment que le refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, candidate du NFP, à Matignon a constitué “un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel”, arguant que l’alliance de gauche est arrivée en tête des législatives (193 sièges).
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