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Les députés se concentrent sur l’examen du projet de loi sur la fin de vie

Les députés donnent le coup d’envoi, lundi 13 mai, de l’examen du projet de loi sur la fin de vie, qui prévoit d’ouvrir pour la première fois en France l’aide à mourir pour certains patients, une réforme attendue à l’impact sociétal mais aussi source d’inquiétude.

Les 71 membres de la commission spéciale de l’Assemblée nationale examineront pendant une semaine les quelque 1.900 amendements déposés par des élus de tous bords pour modifier le texte du gouvernement, en prélude à son arrivée dans l’hémicycle.

Après avoir mené un cycle d’auditions, ils lanceront le 27 mai un marathon parlementaire qui pourrait durer au moins jusqu’à l’été 2025, selon l’exécutif, en fonction du nombre d’allers-retours nécessaires auprès du Sénat.

“Je pense que nous sommes prêts”a estimé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, jeudi en Sud-Ouestlouer un « texte équilibré » OMS “a fait l’objet d’une convention citoyenne, de beaucoup de travaux préalables”.

Lis l’histoire: Article réservé à nos abonnés « Aide à mourir » : devant la commission spéciale de l’Assemblée, les « barreaux » prévus dans le projet de loi suscitent le doute

« Des soins de soutien »

Dans sa partie la plus sensible, le texte prévoit la possibilité pour certains patients de demander à un médecin d’être aidé à se suicider, via une substance mortelle qu’ils s’administreraient eux-mêmes ou qu’un tiers pourrait leur administrer. «Ils ne peuvent pas le faire.

Le texte gouvernemental crée une conception plus large, critiquée par l’opposition, de « soins de soutien » pas seulement sur la gestion de la douleur. Il prévoit également qu’un « plan d’accompagnement personnalisé » être proposé aux patients dès le diagnostic d’une maladie grave.

S’il existe un consensus sur le développement des soins palliatifs, le fait de traiter ce sujet dans ce texte suscite des réticences, notamment chez les députés hostiles à « l’aide à mourir ». « Cela laisse penser qu’il y a une sorte de continuum entre soins palliatifs et euthanasie, le signal envoyé est détestable »critique le député Patrick Hetzel (Les Républicains), inquiet“effet domino” d’un questionnement “du principe de l’inviolabilité de la vie humaine”.

Avant de débattre de « l’aide médicale à mourir », « Il aurait d’abord fallu qu’il y ait des structures de soins palliatifs un peu partout en France »» estime également le député Christophe Bentz (Rassemblement national).

Un meilleur accès aux soins palliatifs « change la donne en ce qui concerne le désir de mettre fin à la vie »juge également le député Dominique Potier (Parti socialiste), un des rares députés de gauche à s’opposer à l’euthanasie, comme par exemple Pierre Dharréville (Parti communiste).

Choix de société

Même si la gauche et le camp présidentiel devraient apporter l’essentiel du soutien au projet de loi face à l’hostilité qui prévaut à droite et à l’extrême droite, les débats parlementaires ne se résumeront en fait pas aux traditionnelles divisions. Des voix à contre-courant s’exprimeront dans les différentes formations politiques, qui laisseront la liberté de vote à leurs troupes face à un choix de société touchant à l’intime.

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Et au-delà d’un simple face-à-face entre adversaires et partisans, plusieurs points précis du projet de loi seront âprement débattus, notamment sur les différents critères énoncés dans le texte pour pouvoir accéder au système.

Des députés contesteront notamment le fait qu’il faut être majeur : des amendements proposent d’abaisser le seuil à 13 ou 15 ans, d’autres de le relever à 20 ans. La nécessité d’engager le pronostic vital du patient “à court ou moyen terme” C’est l’un des points les plus controversés, certains jugeant qu’il restreint trop la portée de la réforme, d’autres la trouvant trop large. Les modalités d’autorisation médicale ou la place des directives anticipées dans le dispositif seront également au cœur des débats.

Le texte prévoit qu’un médecin, un infirmier ou “personne volontaire” désigné par le patient peut être chargé d’administrer la substance mortelle. Mais les députés de tous bords veulent interdire toute intervention d’un tiers, certains souhaitant exclure la possibilité qu’un soignant puisse « donner la mort » ou d’autres que le volontaire peut être un proche du patient.

“J’entre dans ce débat avec des convictions, mais pas des certitudes”assure à l’Agence France-Presse le député MoDem apparenté Olivier Falorni, rapporteur général de la commission spéciale, également présidée par l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Firmin-Le Bodo (Horizons).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Aide à mourir » : rapprocher suicide assisté et euthanasie sans les nommer

Le Monde avec l’AFP

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