Après trente-cinq heures de débat cette semaine, les députés ont approuvé, samedi 4 mai, en commission le projet de loi agricole du gouvernement, validant notamment les mesures de simplification des litiges pour les projets de retenues d’eau et de nouveaux bâtiments d’élevage hors sol.
Après le vote, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a demandé « faire en sorte que le monde agricole trouve du sens et comprenne ce que nous attendons de lui »et à lui « se donner les moyens de franchir l’immense cap du renouvellement générationnel ».
Les députés du camp présidentiel (Renaissance, MoDem et Horizons) ont voté pour le projet de loi. Ceux de gauche (LFI, PS et Écologiste) s’y sont opposés. La droite, le Rassemblement national et les indépendants de LIOT se sont abstenus. Si les débats se sont apaisés, l’opposition a longtemps déploré un manque d’ambition du projet de loi. « De nombreux sujets sont absents : revenus, fonciers et adaptation au changement climatique »» a listé David Taupiac (LIOT).
Critiques de la gauche
Le projet de loi combine des mesures sur la formation, les transmissions opérationnelles, ou encore le« accélération du contentieux » en cas de recours contre des projets de stockage d’eau ou de construction de bâtiments d’élevage, malgré les alertes du Conseil d’Etat sur « risques de constitutionnalité ».
Le gouvernement réclame également le droit de modifier par arrêté la répression de certaines infractions environnementales, par exemple en requalifiant les sanctions pénales en sanctions administratives. C’est cet aspect contesté que les députés ont approuvé samedi, malgré les critiques de la gauche qui, outre son opposition à légiférer par ordonnance, s’inquiète de voir cette réévaluation du barème des sanctions se faire au détriment de la protection de l’environnement.
Le ministre a annoncé que le champ d’application de cette réévaluation des peines serait inclus “dans la partie la plus difficile” d’ici l’arrivée du texte dans l’hémicycle pour que les députés puissent voter en toute connaissance de cause.
Les députés ont également fait un pas vers une “droit à l’erreur” agriculteurs, en approuvant, à l’initiative de LR, le fait que ” bonne foi “ d’un opérateur “est présumé” lors d’un contrôle administratif, même si la droite compte aller plus loin en séance publique. Le texte doit désormais être examiné dans l’hémicycle à partir du 14 mai.