Éric Ciotti, le patron des Républicains (LR), a annoncé ce mardi 11 juin vouloir une alliance entre son parti et le Rassemblement national (RN) en vue des prochaines élections législatives. Une décision qui inquiète les élus du Rhône de son parti.
Un coup de théâtre qui a fait réagir les élus lyonnais. Ce mardi 11 juin, Éric Ciotti, le patron des Républicains (LR), a annoncé vouloir une alliance entre son parti et le Rassemblement national pour les prochaines élections législatives. « Il nous faut une alliance, tout en restant nous-mêmes, (…) avec le Rassemblement national (RN) et avec ses candidats », a-t-il notamment justifié.
Sa décision, révélée dès 13 heures sur TF1, mais anticipée après un article du Figaro, a été largement dénoncée dans les rangs de la droite rhodanienne. En début de soirée, ce mardi, 269 élus du Rhône ont signé une tribune réclamant « la démission d’Éric Ciotti ».
« Nous ne nous écarterons pas de cette ligne de conduite, celle qui a toujours été soutenue par notre famille politique et à laquelle nous considérons désormais que M. Ciotti n’appartient plus. Nous demandons immédiatement sa démission », écrivent-ils.
Cette annonce surprend totalement Nathalie Serre, la députée (LR) sortante de la 8e circonscription du Rhône. Contactée par BFM Lyon, peu avant l’annonce officielle d’Éric Ciotti, elle évoque des « accords hallucinants ».
« Je suis stupéfait », a déclaré l’élu, assurant que la ligne est « claire » pour le bureau LR dans le Rhône : « Nous présentons des candidats dans toutes les circonscriptions, quels que soient les candidats en face de nous. »
« La politique est clarté »
Alexandre Portier, le député (LR) sortant de la 9e circonscription du Rhône, affirme également « désapprouver(er) l’initiative personnelle d’Eric Ciotti qui ne concerne que lui » auprès de BFM Lyon.
« La politique est clarté (…). Il n’est pas question d’alliances ou de stratagèmes dans le dos des électeurs (…). Je suis un homme de droite et je défendrai nos couleurs. Période », a-t-il souligné.
De son côté, Jérémie Bréaud, maire de Bron et président de la Fédération des Républicains du Rhône et de la métropole de Lyon, menace de renoncer à sa carte de membre si l’actuel président du parti reste à son poste. « Après les désastres électoraux, le désastre idéologique. Ce sera sans moi », a-t-il écrit sur X.
« Je suis consterné par ce qui se passe »
« Ce ne sont ni nos valeurs ni notre projet : pas de compromis possible avec le RN et l’extrême droite », a également indiqué Pierre Oliver, le maire LR du 2e arrondissement de Lyon, à propos d’Eric Ciotti.
Sébastien Michel, le maire LR de la ville d’Écully, s’est également exprimé avant la réunion de 13 heures du président de son parti. « La politique doit être à la fois convaincue et collective. C’est désormais tout le contraire. Je suis consterné par ce qui se passe depuis dimanche. Evidemment pas d’accord, pas de compromis avec le RN », a-t-il assuré sur X.
La proposition d’Eric Ciotti a généralement suscité une vague d’indignation au sein de son propre parti, tandis que le RN vantait un « choix courageux ».