LL’étau politique se resserre autour des relations économiques internationales, obligeant les acteurs concernés à s’adapter à un nouveau contexte. Durant la période de l’après-guerre froide, le développement de l’activité commerciale internationale était perçu comme un impératif, une garantie d’efficacité et de compétitivité ; la priorité était de « Saisir les opportunités offertes par une économie mondialisée »pour reprendre les termes de la stratégie commerciale publiée par la Commission européenne en 2006. Lentement mais sûrement, crise après crise, les priorités ont profondément changé depuis lors.
Alors que l’exposition des chaînes de valeur mondialisées aux catastrophes naturelles était identifiée depuis longtemps par les entreprises, la pandémie de Covid a fait prendre conscience aux dirigeants politiques et à l’opinion publique des vulnérabilités associées – même si, dans les faits, les productions internationalisées se sont très vite adaptées à ce choc brutal.
Pour l’essentiel, les crises qui ont remodelé l’économie mondiale ne sont pas naturelles. Dans un contexte où les interdépendances économiques et financières demeurent fortes, la montée des rivalités de puissance a entraîné leur instrumentalisation croissante à des fins politiques, se transformant parfois en relations d’armes souvent considérées presque par définition comme mutuellement avantageuses.
Les tarifs douaniers supplémentaires, les restrictions à l’exportation et les contrôles des investissements directs utilisés par les États-Unis contre la Chine depuis l’administration Trump en ont été la manifestation la plus tonitruante, mais c’est loin d’être la seule, ni la première.
Il est tentant pour les Européens de croire que les relations économiques et financières peuvent être déconnectées des rivalités politiques, tant cette hypothèse est conforme à la structuration institutionnelle d’une Union fondée sur des règles, à l’abri du parapluie sécuritaire américain.
Mais à la lumière de l’histoire, tout cela reste un vœu pieux. Les guerres en Ukraine puis au Moyen-Orient ne font qu’ajouter à la brutalité du rappel à l’ordre. Il en résulte une extension des régimes de sanctions, une augmentation de l’incertitude sur les conditions institutionnelles et une multiplication des contraintes politiques et réglementaires.
Pour mesurer les enjeux, il faut comprendre comment les entreprises s’adaptent à ce contexte. La souveraineté n’est certes pas un de leurs objectifs directs ; elle est d’abord l’affaire des États. Mais elles sont exposées au cortège des conséquences économiques des tensions et des conflits, des destructions et expropriations de droit ou de fait aux sanctions et interdictions ; elles doivent aussi composer avec des politiques publiques de souveraineté et de sécurité économique.
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