Deux ans et demi de travail minutieux n’ont pas encore porté leurs fruits. Vendredi 10 mai, les délégués des 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), réunis à Genève (Suisse), sont restés incapables de se mettre d’accord sur un accord mondial de préparation et de réponse. aux pandémies. Ils ont lancé le processus en décembre 2021 pour éviter une répétition des échecs de la coopération internationale qui ont freiné la réponse à l’épidémie de Covid-19, au détriment notamment des pays en développement.
A la fin de ce qui était censé être le dernier jour de ses travaux, l’Organe intergouvernemental de négociation (INB), chargé de rédiger un document susceptible d’être formellement adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé fin mai, ne travaillait plus sur le fond du texte mais sur le suivi. à remettre à son mandat, selon plusieurs observateurs. Dans la soirée, l’OMS a annoncé via un communiqué que ses Etats membres étaient convenus de poursuivre les discussions dans les semaines à venir.
Financement, accès aux vaccins et aux traitements, assouplissement des règles de propriété intellectuelle sur les produits de santé, transparence des contrats entre États et fabricants… Au fil des mois, les discussions, aux enjeux commerciaux forts, ont souvent opposé les nations les unes aux autres. les faibles revenus sont concernés” équité “ aux économies développées des pays du « Nord ». Parmi les points les plus discutés : le Pathogen Access and Benefit Sharing System (PABS), par lequel la fourniture d’informations concernant un pathogène – essentielle au développement de vaccins et de traitements – serait associée à un mécanisme garantissant l’accès aux produits de santé développés à partir de ce système. données.
Selon la dernière version du projet d’accord, l’OMS se réserve ainsi 20 % de la production mondiale des contre-mesures produites dans le cadre du PABS – pour moitié gratuitement, pour moitié à prix préférentiel – afin de les orienter vers les pays défavorisés. Une contribution monétaire serait demandée aux participants au système et des transferts de technologie et de savoir-faire sont envisagés.
Dans un communiqué publié fin avril, les ministres de la Santé de l’Union africaine ont indiqué leur soutien au système PABS, ainsi qu’aux lois nationales prévoyant « de larges exemptions et limitations à la propriété intellectuelle pour répondre aux urgences de santé publique »mais aussi un «un nouveau soutien financier» des pays riches contre les pandémies, notamment par « mécanismes d’allégement et de restructuration de la dette ».
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