« Les femmes ont le droit d’être aussi stupides que les hommes ! »

LLa place réservée sur le petit canapé gris de ce salon de thé est quasiment restée vide. On l’attendait la veille, elle est venue le lendemain, commençant par s’excuser d’avoir un emploi du temps chargé – et sans doute trop d’intermédiaires pour le gérer. Agnès Jaoui vient en voisine au Pain d’Épices (Paris 4)^et), où elle a ses habitudes et ses amis. Daniel Auteuil l’accueille, tout sourire.

La rentrée de cette femme aux six César s’annonce donc très chargée, « la peur du vide, sans doute », dira-t-elle. Un livre (La taille de nos seinsGrasset), un album (Attendre que le soleil revienne) et un film (Ma vie, mon visage) sortent presque simultanément en septembre. « C’est entièrement de ma faute ! », se repent-elle en levant les yeux au ciel et en s’asseyant sur le petit canapé gris.

À LIRE AUSSI Rencontre avec Maïtena Biraben : « Mesdames, n’ayez pas peur : 50 ans, c’est un âge jubilatoire ! » Un lapsang souchong (thé fumé chinois) avec un nuage de lait devant elle et la voilà qui replonge avec délice dans le passé. Les années 1970 sont le décor de son livre au titre curieux. Il y a cinquante-trois ans, de l’autre côté de la Seine, alors que l’actrice n’avait pas encore fait de l’île Saint-Louis son fief, et qu’elle vivait avec ses parents et son frère près de la gare d’Austerlitz, un HLM bien entretenu, dans une petite impasse. Ses parents, juifs tunisiens, avaient choisi de quitter Sarcelles pour les 5^et district – le plus bas où un certain mélange est (…) Lire la suite