Les feux de forêts qui ravagent le pays n’ont « rien à voir avec les changements climatiques » mais sont la faute de « terroristes verts » et de l’extrême gauche, plaide le chef du Parti populaire du Canada (PPC) Maxime Bernier, s’interrogeant sur l’impact des activités humaines sur le climat.
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«Je parie qu’une bonne partie des incendies de forêt ont été allumés par des terroristes verts pour donner un coup de pouce à leur campagne sur les changements climatiques», a lâché M. Bernier, sans aucune preuve, dans un post Facebook mardi.
« L’extrême gauche est habile à inventer et à créer des crises qu’elle peut ensuite exploiter. »
Pour étayer son propos, le chef du PPC a partagé des articles de journaux citant des pistes criminelles pour les récents incendies à Chapais, dans le Nord-du-Québec, et à New Glasgow, en Nouvelle-Écosse.
La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé à l’Agence QMI qu’elle évaluait une piste criminelle possible pour trois incendies survenus aux environs de Chapais, où l’avis d’évacuation a récemment été levé.
Cependant, il y avait plus de 400 incendies répartis à travers le Canada au moment d’écrire ces lignes, dont 158 au Québec, selon un décompte du Centre interservices des feux de forêt du Canada.
Défenseur de « l’alarmisme climatique » et de toute mesure visant à donner un prix à la pollution, Maxime Bernier déclarait lors d’un point de presse à Ottawa en 2018 qu’« il y a des changements climatiques qui existent, mais la question est de savoir si c’est l’homme qui en est la cause ». ces changements climatiques ou non ».
« C’est la vraie question. Je ne suis pas un scientifique pour commenter cela. »
Réchauffement climatique décisif
Fondamentalement, les liens entre le réchauffement climatique et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des incendies de forêt en Amérique du Nord constituent un consensus scientifique. Des questions subsistent quant à l’ampleur de l’impact du changement climatique.
Selon le professeur Yves Bergeron de l’UQAM et de l’UQAT, le principal impact des changements climatiques au Canada sera des saisons des feux plus longues et plus intenses en raison d’hivers plus courts et de printemps plus longs et plus secs.
«On sait qu’on est sur une trajectoire où il y aura de plus en plus d’incendies», a déclaré en entrevue vendredi dernier M. Bergeron, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie et aménagement forestier et spécialiste des incendies. de forêt.
Les scientifiques d’Environnement Canada ont estimé dans un rapport de 2019 que le Canada se réchauffait deux fois plus vite que le reste de la planète. Le même rapport a révélé que les conditions seraient de plus en plus « extrêmes » pour les incendies de forêt et les pénuries d’eau en été.
Un phénomène « marginal », selon Charette
Au Québec, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a minimisé la recrudescence des théories climatosceptiques concernant l’origine des feux de forêts qui sévissent sur les réseaux sociaux.
C’est un phénomène qui reste « relativement marginal », venant de personnes qui ne sont pas représentatives de la population, selon lui. « C’est une petite minorité qui parle fort et essaie d’attirer l’attention, notamment via les réseaux sociaux », a-t-il observé.
« La population est très sensible aux changements climatiques et souhaite que les gouvernements agissent en la matière », estime la ministre Charette.
Maxime Bernier fait actuellement campagne dans l’élection partielle de Portage-Lisgar, au Manitoba. C’est la troisième fois qu’il se présente aux élections sous la bannière du PPC, qu’il a fondé en 2018 après avoir été défait dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC).
– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon de l’Office parlementaire
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