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Les Jeux Olympiques s’échauffent à Marseille

NARRATIF – La Ville de Marseille a offert aux Jeux olympiques de Paris 2024 une journée de rêve pour l’arrivée de la flamme en France, avant, ce jeudi, de lancer la première journée d’un relais long qui se terminera le 26 juillet.

Il y a beaucoup de sentiments mitigés, c’est un aboutissement, mais c’est aussi le début de quelque chose. On arrive enfin au début Cartes postales. Un train de sénateur pour un défilé majestueux. Après douze jours de traversée depuis le port du Pirée, le Belem est apparu au large de Marseille un peu après 8 heures ce mercredi. Prêt à vous laisser emporter par la foule et une journée de folie, tournant le dos à l’intimité. Pour un défilé grandiose, escorté par plus d’un millier de bateaux. Une chorégraphie minutieuse, pour une myriade de coques accompagnée d’une météo souriante et d’un mistral complice qui éprouvait le besoin de reprendre son souffle. « Marseille fier d’accueillir la flamme olympique », annonçaient des pancartes sur le Vieux-Port. La lumière, la chaleur et la passion étaient encore vivantes quand, à la fin d’une journée spéciale, festive, estivale et insouciante, le Belém, après avoir défilé le long des rades sud et nord, le long des plages, posé devant les jardins du Pharo, fait une entrée théâtrale dans le Vieux-Port à 19 heures au son de la corne de brume. Accompagné d’un tifo géant de plusieurs centaines de mètres carrés et de fumigènes brandis par le groupe de supporters de l’OM les South Winners.

Sortie de la lanterne, la flamme a allumé le flambeau tendu par Florent Manaudou, le nageur, premier relayeur de France, encadré par les jeunes scouts. Juste avant un spectaculaire feu d’artifice et La Marseillaise, chanté par le ténor marseillais Naestro. La Patrouille de France a salué l’événement avec trois tableaux, en dessinant notamment les anneaux olympiques. Sous le regard du Président de la République et de nombreuses personnalités, le célèbre trois-mâts s’est amarré à une piste d’athlétisme d’une centaine de mètres, clin d’œil à la piste de 156 mètres qui avait été déployée sur la Seine entre l’Alexandre-III et le pont des Invalides, en juin 2017, à l’occasion d’une journée olympique qui, quelques semaines avant l’attribution des Jeux, avait déployé la créativité de Thierry Reboul, le directeur exécutif des cérémonies, et attise la curiosité des spectateurs. .

Le thème musical officiel des Jeux de Paris 2024, intitulé Parade, signé Victor Le Masne et interprété exceptionnellement par l’Orchestre de Marseille résonnait depuis le Palais du Pharo. A quai, le célèbre trois-mâts a laissé échapper Florent Manaudou qui, à pas lents, a passé le flambeau à Nantenin Keïta, athlète multi-médaillé aux Jeux Paralympiques. Avant l’allumage symbolique de la vasque par le rappeur Jul.

La Patrouille de France survole le Vieux-Port

Point culminant d’une journée inoubliable (clôturée par un concert d’Alonzo et Soprano sur scène flottante), qui a mobilisé énergie et attention, qui a rassemblé une foule considérable sur le Vieux Port de Marseille (avec des spectateurs dans des bateaux, suspendus aux balcons, perchés sur terrasses) pour vivre le retour de la flamme olympique en France. ” La première journée de la flamme était importante, nous voulions en faire une réussite, mettre Marseille à l’honneur. Nous voulions que les Français disent « Waouh, c’était magnifique, nous sommes fiers de ce que ce pays est capable de faire ». Cela contribue au succès global que nous souhaitons de ces Jeux. Lorsque vous organisez des événements en extérieur, la réussite et l’expérience sont liées à la météo. J’ai consulté les sites météo plusieurs fois par jour au cours de la semaine dernière. Nous savons à quel point cela a un impact. Nous l’aurions fait sous la pluie, mais nous sommes plutôt contents qu’il fasse beau. Et nous avons fait ce qu’il fallait pour que la suite se passe bien. Bien sûr c’est compliqué, quand on veut faire des choses osées, on se bouscule, ça demande de se battre de temps en temps, les premières réponses ne sont pas toujours positives, parce que, quand on veut faire des choses qui n’ont jamais été faites, il y a réluctance. Nous prenons des risques. A Marseille comme ailleurs, ils ont fait confiance à notre forte envie de faire du neuf. A Marseille comme ailleurs, nous n’avons pas reculé sur grand-chose », sourit Tony Estanguet, le président de Paris 2024.

Mardi soir, la Patrouille de France avait, pour une répétition, traversé le ciel couleur miel de Marseille. Le Vieux-Port, muré depuis plusieurs jours, et ses bateaux inspectés dans les moindres recoins, avait suivi la scène avec curiosité, conscient de l’imminence d’un événement avec l’installation de murs d’enceinte, d’écrans géants, de barrières imposantes pour entourer un site soigneusement passé au peigne fin. , protégé par un vaste dispositif policier (plus conséquent que lors de la visite du pape François en septembre 2023). Le Vieux Port, qui a rappelé avec émotion les journées festives de 2013 pour célébrer la capitale européenne de la culture, les heures de liesse qui ont suivi le sacre européen de l’OM en 1993 ou encore la fièvre qui a accompagné le dernier titre de champion de France du club phocéen en 2010. , était tiré à quatre épingles pour accueillir la flamme.

Le rappeur Jul enflamme la vasque olympique, mercredi à Marseille.
CHRISTOPHE SIMON / AFP

Marseille, après Olympie et Athènes, hôte symbolique. Pierre-Olivier Beckers, président de la commission de coordination du CIO, a été impressionné : « Marseille est le fil conducteur entre Athènes et une ville emblématique de France fondée par les Grecs il y a 2600 ans. années, peu de pays peuvent se le permettre. Marseille est là. Je ne m’attendais pas à ça, à cette ferveur incroyable. Cela montre que le slogan « Ouvrons grand les Jeux » était parfaitement juste, faisons en sorte que toutes les couches de la population, jeunes et moins jeunes, que toutes les couches socio-économiques puissent en bénéficier d’une manière ou d’une autre. autre. On voit que les gens en profitent. Après des éditions de Tokyo (Jeux d’été 2021) et de Pékin (Jeux d’hiver 2022) sans spectateurs (à cause du Covid-19), sans fêtes, les gens ont envie de célébrer quelque chose, surtout dans le monde compliqué d’aujourd’hui. C’était un choix qui s’imposait. Une ville extraordinaire qui montre son enthousiasme, avec des valeurs d’excellence, de respect et d’inclusion dont nous avons tant besoin. »

Les champions olympiques déplacés

Émue, Marie-José Pérec, triple championne olympique, a résumé : « Les Jeux sont ma vie, les Jeux sont ma jeunesse. Les Jeux, c’est beaucoup d’émotion. Avec un petit Zodiac nous sommes allés à la rencontre du Belém, l’émotion et beaucoup d’images me sont venues à l’esprit, ça m’a donné la chair de poule. Et là, je me suis dit « ce n’est pas toi qui feras les Jeux ». Les athlètes vont vivre quelque chose de fou. Quand j’y pense, je me dis que ce sera plus grand que tout ce que j’ai jamais vécu, parce que c’est chez moi. Nos athlètes vont faire quelque chose de grand, quelque chose de beau. Nous serons derrière eux. Cela les poussera. Pour réaliser les plus beaux jeux. Organisez les plus beaux Jeux de France. Et ça commence au Vieux-Port, c’est magique. Nous allons vivre de grands Jeux. »

Thierry Rey, conseiller spécial pour Paris 2024, murmure : « C’est extraordinaire. Il y a beaucoup de sentiments mitigés, c’est un aboutissement, mais c’est aussi le début de quelque chose. On arrive enfin au début, c’est ça qui est fou, après tout ce voyage. Nous sommes tous très heureux de voir que cela commence. Nombreux sont les Français et les Français qui vont enfin pouvoir voir ce que sont les Jeux Olympiques (26 Juillet-11 août) et les Jeux Paralympiques (28 8 août septembre), avec ce moment de la flamme qui leur appartiendra. La flamme est le premier pilier des Jeux, d’une grande fête populaire qui fera rayonner nos territoires. C’est un moment libérateur. La flamme est un événement qui a une vocation participative pour embarquer, car les Jeux auront lieu en Île-de-France, à Paris, en Seine-Saint-Denis, mais aussi en France, avec le football, la voile, le handball. , le basket… c’est une manière de célébrer les Jeux au plus près de la population. »


Il y a cette collaboration forte entre le mouvement sportif et les acteurs publics locaux qui doivent travailler ensemble pour que chaque jour honore un territoire, honore les sportifs et les personnalités françaises.

Tony Estanguet, président de Paris 2024

Heureux d’avoir fait un pas supplémentaire vers la cérémonie d’ouverture du 26 juillet, Tony Estanguet imagine la suite, éclairé par le relais de la flamme et assure : « Il y a cette collaboration forte entre le mouvement sportif et les acteurs publics locaux qui doivent travailler ensemble pour que chaque jour honore un territoire, honore les sportifs et les personnalités françaises. C’est dans cet état d’esprit que nous travaillerons jusqu’aux Jeux. Parce qu’on continue à préparer toutes les compétitions, c’est la priorité. J’étais à Versailles lundi, dimanche au stade Yves-du-Manoir où nous avons fait une “épreuve test”, je me suis également rendu au Centre aquatique olympique pour une compétition de natation artistique, les équipes sont pleinement mobilisées sur chacun des sites, que nous progressons bien, nous avons de bons indicateurs pour le moment. Nous continuons la préparation. »

D’une cérémonie à l’autre

D’une cérémonie sur l’eau à l’autre, Pierre-Olivier Beckers glisse : « Je garde mon regard d’observateur. La confiance sera décuplée chez les Français, leur donnant envie de participer à la fête à Paris et dans d’autres villes, dans les infrastructures sportives, sur les places. Avec la fête à Marseille, il y avait un enjeu très important pour toutes les forces de sécurité, à commencer par le ministre de l’Intérieur. »

La carte des Jeux a été lancée ce mercredi sur l’application et le site officiel de Paris 2024, afin de connaître les opportunités de vivre ces Jeux au plus près de chez soi. Le projet des Jeux a été, le temps d’une journée baignée de soleil, sorti des bureaux, des loges, des réunions et des think tanks pour passer à l’action. Les défis à venir restent colossaux. Après la livraison des chantiers, le recrutement des bénévoles, le succès des inscriptions au marathon pour tous, l’enjeu est désormais économique, pour rester dans le budget annoncé ; sociale, pour faire face à la contestation des « anti-JO » (une dizaine d’organisations ont manifesté à Marseille en marge de l’arrivée des Belém) ; et enfin populaire, espérant créer un élan, avant le défi sportif et les médailles qui doivent couronner l’aventure.

Ce jeudi, Marseille lancera le relais de la flamme (12 000 km, avec plus de 400 villes à traverser). Basile Boli sera le premier relayeur à Notre-Dame de la Garde. En fin de compte, Didier Drogba se présentera en dernier. Marseille pourra alors laisser filer les Jeux et se concentrer sur la demi-finale retour de l’OM en Ligue Europa à Bergame. Avec l’espoir d’une nouvelle finale. Et en tête le souvenir de la flamme…

Fleur

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