Les juges ont fait le travail


Personne, et Jean Pascal le premier, ne peut m’accuser d’avoir un parti pris contre Jean Pascal.

Je comprends très bien que Pascal, après un combat frustrant pour lui, ait pu croire que les juges n’avaient pas respecté une vieille tradition en « donnant » les rounds serrés au boxeur local. Jeudi soir, le local étant Jean Pascal.

Mais la vraie vérité flamboyante est que Michael Eifert a remporté le combat qui ouvre la voie à Artur Beterbiev et au moins un million, par au moins quatre rounds. J’ai personnellement eu un record de 117-111. Jean-Charles Lajoie qui adore Jean Pascal avait une fiche de 118-110.

Mais cela ne veut pas dire que Jean Pascal doit être qualifié de nu-pieds. Pascal était décevant et comme dit le proverbe, c’était une mauvaise journée au bureau. Mais il n’a pas reculé et a tenté jusqu’à la dernière minute de renverser la situation. Comme il l’a fait contre Marcus Browne.

DES EXCUSES

Et puis, avant d’évoquer les 40 ans de Pascal, on peut passer en revue les excuses qu’il pourrait invoquer.

Le premier est COVID. Comme nous le savons, le combat contre Eifert a été retardé car Pascal a attrapé le COVID. Les effets de la maladie auraient-ils pu avoir un effet insoupçonné sur le combat, est-ce une possibilité ? Quand on affronte un cinquième mondial, il faut être en pleine possession de ses facultés physiques et mentales.

Justement, Jean Pascal était-il préparé mentalement pour ce combat ?

A-t-il sous-estimé le jeune Allemand ? Pascal aime les défis, peut-être se voyait-il plutôt au Centre Bell face à Artur Beterbiev ? Il aurait dû vérifier le dossier de Michael Eifert. Pas beaucoup de KO, c’est vrai. Mais pas de défaite. Avait-il encore beaucoup de qualités pour atteindre le cinquième rang mondial de l’IBF ?

LA PROMOTION

Et il y a la putain de promotion. On annonçait 4100 spectateurs, mais il est évident d’après les témoignages recueillis que ce nombre est exagéré. De plus, bon nombre des milliers de spectateurs ont été invités par le promoteur ou ont profité de billets à prix très avantageux grâce à des promotions quelconques.

Mais LA promotion, c’est Jean Pascal qui a tout eu. Vous ne me ferez jamais croire qu’un boxeur peut être préparé à 100 % en consacrant de longues périodes de sa semaine à donner des entrevues et à comparaître devant la Régie des alcools, des courses et des jeux.

A Londres, j’ai suivi Artur Beterbiev du matin au soir. Le masseur, le médecin, les entraîneurs et l’avocat l’entouraient et protégeaient son environnement. C’est la même chose que l’on se prépare pour un combat à grande échelle.

Pas en faisant le boulot des promoteurs.

ET RETRAITE

Jean Pascal est sorti indemne de son combat. C’est peut-être le bon moment pour penser à la retraite. Il sera difficile pour l’ancien champion de décrocher des combats à plusieurs centaines de milliers de dollars. Encore plus pour viser son chiffre fétiche du million.

Mais le connaissant, je n’aurais pas l’audace de lui dire quoi faire. Je respecte l’homme et son intelligence.

Et au pire, il pourrait trouver un Jake Paul pour faire une dernière passe. Le youtubeur a finalement touché 18 millions de dollars pour sa défaite face à Tommy Fury.

Je propose Jean Pascal contre le blogueur David Garel.

Avec JiCi comme arbitre.

BRAVO MATHIEU GERMAIN

Le boxeur qui m’a le plus impressionné jeudi soir était Mathieu Germain. De nombreux experts ne croyaient pas aux chances de Germain de battre le grand et dégingandé Steven Wilcox. G-Time a mené un combat parfait et a dominé le ring à volonté. Il vient de remonter dans le Top 15.

J’ai suivi la soirée sur ESPN+ avec Didier Orméjuste sur la description et Howard Grant sur l’analyse. Je m’attendais toujours à un coup de pied des Alouettes, mais je m’y suis habitué. Grant a bien analysé le combat de Jean Pascal.

Par contre, le son de la sonnerie était clairement déficient. Corriger.



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