La Libye est à nouveau secouée par des luttes de pouvoir entre les deux gouvernements de l’Est et de l’Ouest : le gouverneur de la Banque centrale a été contraint de fuir le 26 août, poussé dehors par le gouvernement de l’Ouest, dirigé par Abdel Hamid Dbeibah. Une mission de l’ONU a été dépêchée sur zone. Dimanche 8 septembre, la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont exhorté Tripoli à trouver une solution rapide. Le Parlement et le Haut Conseil d’Etat libyens ont un mois pour parvenir à un accord et nommer un nouveau gouverneur.
Il s’agit d’une position stratégique : la banque centrale de Tripoli est la seule à contrôler les revenus pétroliers. L’installation à sa tête comme gouverneur par intérim d’Abdel Fattah Ghaffar a provoqué la suspension immédiate des transactions des banques internationales avec la Banque centrale libyenne.
Il est désormais impossible pour Tripoli d’émettre des lettres de crédit pour importer des denrées alimentaires ou des vaccins, par exemple. Des pénuries pourraient rapidement se faire sentir, selon Jalil Harchaoui : « Comment la Libye importera-t-elle de la nourriture en octobre 2024 ? Je ne connais aucun Libyen, aucun diplomate étranger, qui soit en mesure de répondre à cette question, de mesurer la gravité de l’affaire. »
L’autre conséquence : la production pétrolière s’est arrêtée dans le pays. La mesure a été décidée par le gouvernement de l’Est, du maréchal Khalifa Haftarqui possède les principaux puits et qui dénonce la mainmise de l’Occident sur la Banque centrale.
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