Les Bourses mondiales évoluent en ordre mixte jeudi, dans un marché prudent avant plusieurs réunions politiques, en Europe et aux Etats-Unis, et à la veille de la publication d’un indicateur américain d’inflation (PCE) vendredi.
Après avoir démarré la séance dans le vert, la plupart des Bourses européennes ont terminé, comme la veille, en territoire négatif. La Bourse de Paris a cédé 1,03% et Londres 0,55%. Seul Francfort a conclu avec une hausse de 0,30%.
“Nous sommes entrés dans une phase d’attente jusqu’à ce que les choses deviennent plus claires en Europe, en France notamment” où aura lieu dimanche le premier tour des élections législatives, commente Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché chez Natixis IM.
Au Royaume-Uni, des élections législatives auront également lieu le 4 juillet, mais « feront moins de bruit » pour l’instant, a-t-il poursuivi.
Côté politique toujours, le marché suivra jeudi le premier débat présidentiel aux Etats-Unis. « Le facteur politique américain n’est néanmoins pas source de stress car on sait davantage où l’on met les pieds », a ajouté Mabrouk Chetouane.
Wall Street a ouvert en ordre dispersé et a maintenu cette tendance vers 15H55 GMT: le Dow Jones gagnait 0,17%, tandis que le S&P était stable (-0,07%), tout comme le Nasdaq (-0,04%).
Avant la publication vendredi des premières données sur l’inflation américaine (PCE), le marché s’est tourné vers les commandes de biens durables en mai, qui ont augmenté de 0,1% sur un mois, soit plus que les projections des économistes, qui tablaient sur une contraction de 0,5%.
Mais hors transports, il est en baisse de 0,1%, ont constaté les opérateurs, ce qui démontre un ralentissement des investissements, a souligné Bernard Yaros, analyste chez Oxford Economics.
Sur le marché obligataire, le rendement des obligations d’État américaines à 10 ans est tombé à 4,29% – contre 4,33% à la clôture de mercredi – après la publication.
“C’est une réaction tout à fait logique puisqu’elle démontre que l’économie américaine est entrée dans une phase de ralentissement, bien que toujours progressif”, explique Mabrouk Chetouane.
“Cela s’inscrit dans le scénario de la banque centrale américaine (Fed) et d’une hypothétique baisse des taux directeurs de 25 points de base en septembre ou décembre”, poursuit-il.
L’indicateur de prix PCE aux Etats-Unis est le plus utilisé par la Fed pour calibrer sa politique monétaire et constitue donc la publication la plus importante de la semaine.
Micron ne convainc pas
Le fabricant de semi-conducteurs Micron a été sanctionné (-7,09% à New York), malgré des résultats supérieurs aux attentes, certains analystes considérant néanmoins les prévisions du groupe comme timides et jugeant les investissements insuffisants au regard de la demande de développement et d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA ).
DS Smith fusionne avec International Paper
Le groupe papier britannique DS Smith a bondi de plus de 15% à Londres après un communiqué commun avec l’américain International Paper, où ils ont confirmé leurs projets de fusion, d’autant que la tentative de rachat du brésilien Suzano sur International Paper n’a pas abouti.
Des doutes sur la rentabilité de H&M
Le titre du géant suédois de l’habillement H&M a chuté de 12,97% à Stockholm malgré de solides résultats au deuxième trimestre (mars-mai). Il a confirmé son objectif d’une marge opérationnelle de 10% pour l’exercice tout en précisant que “les conditions pour atteindre ce niveau cette année sont devenues difficiles”.
Le pétrole tiré par le risque géopolitique
Les prix du pétrole ont légèrement augmenté, poussés par le risque géopolitique au Moyen-Orient et les craintes d’une guerre à plus grande échelle, compensant la hausse des stocks américains et les inquiétudes concernant la demande.
Vers 15h50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, montait de 1,02% à 86,12 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagne 0,96% à 81,68 dollars.
Au niveau des devises, le billet vert a augmenté de 0,27% face à l’euro, à 1,0709 dollar.
Bitcoin a gagné 1,05% à 61 592 $.
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