Les pilotes de la compagnie aérienne Air Austral, compagnie aérienne réunionnaise, viennent de signer un accord qui réduira temporairement une partie de leurs revenus, pour éviter des licenciements.
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Air Austral est une compagnie aérienne réunionnaise principalement active dans le sud-ouest de l’océan Indien. Depuis une dizaine d’années, l’entreprise se trouve dans une situation financière de plus en plus fragile. En novembre 2021, Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, envisageait même une fusion entre Air Austral et Corsair afin de sauver l’entreprise. Après la validation d’un plan de restructuration en 2023, 99 % du capital est repris par des investisseurs régionaux et une partie de la dette est effacée. Ces mesures devaient toutefois s’accompagner d’un effort de la part de l’entreprise. Ce sont les pilotes qui en ont payé le prix.
Leur syndicat pilote, le SNPL, vient de signer un « accord de performance collective » avec la direction, dans lequel ils s’engagent, pour deux ans, à renoncer à leur 13e mois et 6 jours de congés.
Ils acceptent également que le seuil de déclenchement des heures supplémentaires soit relevé, ce qui pourrait entraîner une perte de salaire supplémentaire. En résumé, ils acceptent de travailler plus pour gagner moins, et ils ne cachent pas leur amertume. En contrepartie, la direction s’engage à ne pas licencier, car ces mesures devraient permettre à Air Austral d’économiser plus de cinq millions d’euros. Selon la direction de l’entreprise, cela est indispensable pour assurer sa survie.
Très endettée depuis le Covid, Air Austral ne s’en sort pas malgré de nombreuses aides publiques. Il s’agit pourtant d’une compagnie aérienne importante puisqu’elle assure les liaisons entre La Réunion et la France métropolitaine, mais dessert également plusieurs destinations de l’Océan Indien, dont Mayotte. A La Réunion, c’est aussi un grand employeur local avec plus de 800 salariés. En mars 2023, les actionnaires ont accepté d’injecter 10 millions d’euros supplémentaires dans le capital, à condition toutefois que le personnel fasse un effort. Alors c’est fait. Le plan de relance d’Air Austral sera présenté très prochainement à l’État.
Une réduction de rémunération en échange du maintien des postes, c’est aussi ce qu’a fait Ryanair en 2020. Le personnel de cabine a accepté de réduire sa rémunération pendant cinq ans. Ces mesures sont perçues comme un chantage au licenciement par les syndicats, souvent réticents à les signer. Mais il y a fort à parier que ce type d’accords se multiplie dans le secteur aérien, en proie à des turbulences. En témoignent les nombreux mouvements sociaux, notamment parmi les compagnies aériennes à bas prix. Vueling est par exemple en grève ce week-end du 10 mai.
Parallèlement, dans le secteur du tourisme, la célèbre plateforme de location de logements Airbnb a réalisé un chiffre d’affaires d’un peu plus de deux milliards de dollars au premier trimestre 2024. Airbnb s’attend cependant à un été maussade, malgré des événements comme les JO. La période de forte croissance qu’a connue Airbnb après la pandémie semble donc révolue. Aujourd’hui, la plateforme de location semble avoir atteint un plateau.
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